Le pape accepte la démission de trois évêques chiliens

Le pape François a officiellement accepté la démission de trois évêques chiliens, dont celle de Juan Barros, évêque d’Osorno, suite au scandale de pédophilie. Il s’agit des premières que le pape accepte depuis que les évêques chiliens ont annoncé, le 18 mai à Rome, leur démission en bloc. Dans les trois diocèses, le pape a nommé un administrateur apostolique ad nutum.

Si les démissions de deux évêques sont logiques, ceux-ci ayant dû présenter leur démission pour raison d’âge, celle de Mgr Barros est la plus spectaculaire. Sa nomination à Osorno, en janvier 2015, avait déclenché la crise au sein de l’Église chilienne, une partie des fidèles du diocèse refusant de l’accepter en raison de ses liens avec l’ancien prêtre Fernando Karadima, convaincu de nombreux abus sexuels.

Des victimes l’avaient même accusé d’avoir participé aux abus et, lors de son voyage au Chili, en janvier, le pape lui-même avait pris sa défense, se disant « convaincu » qu’il était « innocent ». Obligé ensuite de déléguer une mission spéciale d’enquête au Chili, François avait, dans une lettre aux fidèles chiliens, reconnu avoir « commis de graves erreurs dans l’évaluation et la perception de la situation ».

Ces démissions ne devraient être que les premières, trois autres évêques chiliens étant mis en cause pour leurs liens avec Karadima. Deux ont plus de 75 ans : le cardinal Ricardo Ezzati, archevêque de Santiago, et Mgr Alejandro Goic, évêque de Rancagua, où un nouveau scandale d’abus a récemment éclaté, mettant en cause un quart des prêtres du diocèse.