Ouganda : la Gay Pride annulée après des menaces du gouvernement
En Ouganda, la Gay Pride prévue ce samedi 6 août a été annulée, suite à une descente de police jeudi 4 août au soir dans un bar où se déroulait un concours de beauté transsexuelle. Le lendemain, lors d’une réunion avec les organisateurs, le ministre d’Etat chargé de l’Ethique avait menacé de mobiliser non seulement la police, mais aussi le public, contre de tels évènements.
La communauté LGBT d’Ouganda fête la Gay Pride depuis 2012. Depuis cette première marche, interrompue par la police, les organisateurs affirment ne jamais avoir eu de problèmes. Comme pour tout évènement public, les forces de sécurité sont prévenues à l’avance. Mais dans un pays où l’homophobie est la norme, la discrétion reste de mise : les lieux de rencontre sont par exemple gardés secrets jusqu’à la nuit d’avant.
Même si beaucoup d’homosexuels se disent habitués à la discrimination, les menaces du ministre chargé de l’éthique, Simon Lukodo, ont choqué les activistes. L’avocat représentant les organisateurs de la Gay Pride, Nicholas Opiyo, a assisté au meeting.
« Le refus total d’accepter qu’il y ait des gens dans ce pays qui ont des orientations sexuelles différentes, qui ont des droits comme tout autre Ougandais de se rassembler, d’aller dans un bar, d’organiser une marche des fiertés, cela nous rend perplexe, confie-t-il à RFI. Mais nous espérons qu’à un moment ou à un autre, ils verront que c’est vraiment une perte de temps et ils laisseront les gens s’amuser. »
Depuis qu’une loi anti-homosexuels a été rejetée par la Cour suprême en 2014, les activistes disent sentir un peu moins de pression, même si les crimes homophobes continuent. On en a compté une dizaine cette année. Mais selon les organisateurs, c’est la visibilité grandissante de la Gay Pride qui aurait relancé le conflit avec l’Etat ougandais.
Source : RFI
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