65 000 gays britanniques bientôt graciés
Le ministre britannique de la Justice, Sam Gyimah
La Grande-Bretagne s’apprête à gracier, à titre posthume, des milliers d’hommes gays et bisexuels condamnés en vertu des lois anti-gays aujourd’hui abolies. Cette décision fait suite à la grâce accordée en 2013 au mathématicien et cryptologue Alan Turing par la reine Elizabeth II.
La mesure de grâce envisagée, communément appelée «loi Turing», portera sur 65 000 homosexuels, dont 15 000 sont encore en vie. Le ministre de la Justice, Sam Gyimah, (photo) a annoncé que les hommes condamnés pour avoir entretenu des relations homosexuelles seront graciés. Une loi de 2012 permet déjà aux personnes ayant été condamnées pour infractions sexuelles de demander la radiation de leur nom au casier judiciaire. Mais la nouvelle loi proposée par le gouvernement va plus loin avec le « pardon posthume ».
Un pardon royal avait été accordé à titre posthume en 2013 à Alan Turing qui a été reconnu coupable en 1952. Celui qui joua un rôle majeur dans les recherches ayant permis de briser les codes secrets utilisés par l’armée allemande durant la deuxième Guerre mondiale, accepta de subir une castration chimique pour éviter la prison et se suicida deux ans plus tard, à l’âge de 41 ans.
L’auteur de l’amendement, Lord Sharkey a déclaré: « Ceci est un jour mémorable pour des milliers de familles de tout le Royaume-Uni qui ont fait campagne sur cette question depuis des décennies. Je suis très reconnaissant pour le soutien du gouvernement et le soutien d’un grand nombre de mes collègues du Parlement ».
L’homosexualité a cessé d’être un délit en Grande-Bretagne en 1967. Ce n’est toutefois qu’en 2001 que l’âge du consentement pour avoir une relation homosexuelle a été abaissé à seize ans, comme pour une relation hétérosexuelle.
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