Les médecins anglais invités à demander l’orientation sexuelle des patients
La décision peut paraître discriminatoire et pourtant à y regarder de plus près elle est plutôt en faveur de l’intéressé. La très sérieuse National Health Service recommande au corps médical de demander à tous les patients âgés de plus de 16 ans, à chaque entretien en face-à-face, leur orientation sexuelle. Mais rien n’est acquis à ce jour. Un débat s’est ouvert à ce sujet.
Cette recommandation qui n’est en rien une obligation pour l’instant a un vrai objectif : adapter les soins aux « spécificités » de chacun des patients et éviter les inégalités de traitement dont sont victimes les homosexuels (davantage exposés aux risques d’automutilation, à la drogue, au binge drinking et au suicide). Comment ? En respectuant l’Equality Act décidé en 2010 qui adapte les soins de chaque patient.
C’est plutôt dans la forme que la décision peut embarrasser. En effet, chaque patient devra répondre à la question : « Parmi ces différentes propositions, quelle est celle qui correspond le mieux à la manière dont vous vous définiriez ? » Avec une réponse à choisir entre « hétérosexuel, homosexuel, bisexuel, autre orientation sexuelle, incertain, non établi ou inconnu ». Mais le patient pourra refuser d’y répondre. Dans ce dernier cas, la mention « non établi » sera inscrite.
Mais les anglais ne semblent choquer sur une telle recommandation qui pourrait devenir réalité en avril 2019.. Rappelons qu’en Grande-Bretagne lorsque vous achetez une carte de bibliothèque municipale, on vous demande vos origines. Les médecins s’y opposent estimant que « L’Etat n’a rien à faire dans une chambre à coucher ! » et qu’un tel dispositif est « potentiellement intrusif et offensant » pour les médecins de surveiller la sexualité des gens.
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