Agression d’une femme transgenre : rassemblement à Paris Avr09

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Agression d’une femme transgenre : rassemblement à Paris

Quelque 400 personnes se sont rassemblées mardi soir à Paris contre la transphobie après l’agression d’une femme transgenre le 31 mars, pour laquelle un suspect a de nouveau été placé en garde à vue plus tôt dans la journée.

Sur cette vidéo massivement relayée sur les réseaux sociaux, Julia était prise à partie par plusieurs personnes en marge d’un rassemblement place de la République contre le président algérien Abdelaziz Bouteflika, avant d’être secourue par des agents de sécurité de la RATP.

Présente mardi soir sur cette même place au milieu des manifestants, cette femme transgenre de 31 ans s’est emparée du micro pour dire sa détermination, a constaté une journaliste de l’AFP. « Cette médiatisation m’a donné l’envie de continuer le combat (…) Que vous soyez gay, lesbienne ou trans, soyez fiers de ce que vous êtes, gardez la tête haute ! », a-t-elle lancé sous les applaudissements.

Elle a ensuite raconté qu’elle venait de se faire « traiter de salope » juste avant ce rassemblement. « Malheureusement les agressions contre les personnes trans ont lieu au quotidien. »

Au milieu de drapeaux blancs où les manifestants étaient invités à inscrire leurs revendications (« finis les mots, place aux actes » ; « trans, mon corps, mon choix »), d’autres ont témoigné de la transphobie ambiante.

« C’est une habitude de se faire insulter, frapper dans la rue ou dans le métro quand on est trans. Tous les jours, j’ai peur de sortir de chez moi à cause de ça », a raconté Yuri Suarès, une femme transgenre de 40 ans. « Malheureusement, beaucoup de gens ne portent pas plainte parce qu’ils ne sont pas écoutés par la police qui ne respecte pas leur identité », a affirmé Giovanna Magrini, médiatrice d’Acceptess-T, association à l’origine de l’événement.

Sur le front de l’enquête, un homme soupçonné d’avoir participé à l’agression de Julia a été de nouveau placé en garde à vue mardi après-midi, a appris l’AFP auprès du parquet de Paris. Il avait été déjà arrêté le jour des faits avant d’être relâché le lendemain.

Une enquête pour « violences commises à raison de l’orientation sexuelle et de l’identité de genre » avait été ouverte immédiatement après cette agression qui a provoqué l’indignation de plusieurs responsables politiques, dont la maire de Paris Anne Hidalgo ou la secrétaire d’Etat à l’Egalité femmes-hommes Marlène Schiappa.