Brésil : le cri d’alarme des LGBT
Les associations LGBT du Brésil dénoncent une recrudescence des agressions depuis le succès au premier tour de la présidentielle du candidat d’extrême droite, Jair Bolsonaro.
A Sao Paulo, après l’annonce des résultats, des hommes ont crié depuis une voiture : « Gouine immonde, fille de p… Maintenant il y aura des subventions pour que tu te fasses soigner. » A Curitiba, un coiffeur homosexuel a été frappé à mort. A l’annonce de son décès, le principal suspect aurait crié « Vive Bolsonaro ». A Rio de Janeiro, les toilettes de filles du collège franco-brésilien ont été taguées « Sapatas vao morrer. Kkkk » (« A mort les gouines. Ah ah ah »).
« C’est extrêmement choquant. Un syndrome de panique est en train de se mettre en place, les gens n’osent plus sortir. Jamais au cours d’une élection nous n’avions connu ça », alerte Marcelo Cerqueira, président de l’organisation de défense des LGBT Grupo Gay da Bahia. « L’homophobie existe à gauche comme à droite, Jair Bolsonaro la stimule par stratégie politique. Il libère la parole », accuse Jean Wyllys, député pour le Parti socialisme et liberté (PSOL, gauche) réélu le 7 octobre, qui confie se déplacer sous escorte.
Les agressions qui ont accompagné le premier tour d’une élection marquée par la haine contre le Parti des travailleurs (PT, gauche) ne visent pas seulement les communautés LGBT, mais d’une façon générale tous les adversaires de Jair Bolsonaro. Le site Mapa da Violencia, (carte de la violence), a reçu en moins d’une semaine quelque cinquante dénonciations allant de la menace de viol à l’agression physique.
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