Bruce McArthur est condamné à 25 ans de prison
Le tueur en série Bruce McArthur a été condamné vendredi à la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. L’homme de 67 ans a reconnu la semaine dernière avoir tué huit hommes liés au village gai de Toronto, entre 2010 et 2017. La peine imposée signifie qu’il ne pourra demander une libération conditionnelle qu’à l’âge de 91 ans.
Le juge John McMahon a expliqué que le plaidoyer de culpabilité de McArthur constitue un facteur atténuant, tout comme l’âge que le tueur en série aura atteint avant de pouvoir demander une libération conditionnelle.
«L’accusé a épargné à la famille, aux amis et à la communauté en général un procès public très explicite qui aurait été un cauchemar pour tout le monde», a expliqué le juge, qui n’entretient par ailleurs aucun doute que McArthur aurait tué à nouveau s’il n’avait pas été arrêté par la police l’an dernier.
Un meurtre au premier degré est automatiquement passible de la prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 25 ans. Dans les cas de meurtres multiples, le tribunal peut imposer des périodes consécutives d’inadmissibilité à une libération conditionnelle. La Couronne réclamait une peine de prison à vie sans possibilité de libération conditionnelle avant 50 ans; les avocats de McArthur avaient demandé qu’il soit admissible à une libération conditionnelle dans 25 ans.
McArthur a admis avoir tué Andrew Kinsman, Selim Esen, Majeed Kayhan, Dean Lisowick, Soroush Mahmudi, Skandaraj Navaratnam, Abdulbasir Faizi et Kirushna Kanagaratnam. Le tribunal a appris que beaucoup de ces hommes étaient des immigrants, originaires de l’Asie du Sud-Est et du Moyen-Orient. Certains ont vécu une partie de leur vie en cachant leur orientation sexuelle; tous avaient des liens avec la communauté LGBTQ de la métropole canadienne.
Le tueur a aussi agressé sexuellement et séquestré plusieurs de ses victimes avant de les assassiner, a-t-on appris au tribunal. Il a tué la plupart des hommes dans sa chambre, où il les avait ligotés puis étranglés avec une corde. Il a ensuite photographié leur cadavre, souvent avec le même manteau de fourrure. Le tribunal a appris qu’il conservait ces images dans des dossiers sur son ordinateur, étiquetés pour chacune de ses victimes, et qu’il avait consulté certaines de ces images longtemps après les meurtres. McArthur a aussi démembré toutes ses victimes et a enterré la plupart de leurs restes dans de grands bacs à fleurs sur une propriété de Toronto où il entreposait son équipement de paysagiste. Les restes d’un homme ont été trouvés dans une poubelle enterrée dans un ravin au fond de la propriété.
Lors de son arrestation en janvier 2018, les policiers ont découvert un homme ligoté au lit de McArthur, a-t-on appris au tribunal. La police a par la suite trouvé un dossier à son nom sur l’ordinateur de McArthur, avec des images de lui déjà téléchargées. Lors d’une audience de deux jours sur la détermination de la peine, les proches des victimes de McArthur ont parlé de la dévastation, de la colère et des difficultés qu’ils ont vécues à la suite de ses crimes. Beaucoup ont déclaré avoir été longtemps confrontés d’abord à la disparition d’un fils, d’un père, d’un frère ou d’un ami, pour ensuite apprendre, l’année dernière, que ce proche avait été assassiné.
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