La chaude pisse risque de devenir incurable
L’OMS a publié un rapport dans lequel elle souligne l’inefficacité des antibiotiques existants face à une bactérie « intelligente ». La gonorrhée touche 78 millions de personnes chaque année et présente des risques de complications sévères, surtout chez les femmes.
Malgré l’évolution de la médecine et des traitements contre les innombrables infections et maladies sexuellement transmissibles, la gohnorrhée traverse les générations sans ciller. La « chaude pisse », comme on l’appelle en dehors du jargon médical, est attribuable à la bactérie Neisseria gonorrhoeae.
En recrudescence en France depuis 1998, elle touche 78 millions de personnes chaque année à travers le monde, selon les dernières données de l’OMS. Mais beaucoup plus inquiétant, l’Organisation mondiale de la santé établit dans un rapport du 7 juillet qu’elle devient « plus difficile voire parfois impossible » à traiter, car elle s’avère désormais plus résistante aux antibiotiques.
L’heure est donc à l’urgence et au besoin de « nouveaux médicaments » pour enrayer tout risque majeur. Car la population la plus concernée est celle dont les foyers de transmission sont les plus actifs. En effet, les hommes âgés de 21 à 30 ans et les jeunes femmes de 16 à 25 ans sont les plus touchés par le diagnostic.
Le docteur Teodora Wi explique comment les traitements requis actuellement sont en passe de devenir obsolètes : « La bactérie responsable de la gonorrhée est particulièrement ‘intelligente’. A chaque fois que nous utilisons une nouvelle classe d’antibiotiques pour traiter l’infection, la bactérie évolue pour y résister ».
L’OMS, qui se base sur l’étude menée dans 77 pays, s’alarme en outre face à la « résistance répandue aux anciens antibiotiques qui sont également les moins coûteux ». L’instance y voit fatalement un signe de déséquilibre entre les systèmes de santé des nations riches et pauvres. « Les pays a revenu élevé, où la surveillance est la plus efficace, détectent des cas d’infection qu’aucun antibiotique connu ne peut traiter », souligne-t-on à Genève. L’inquiétude concerne donc les pays aux revenus plus voire très limités, dans lesquels les moyens ne peuvent mis en œuvre pour détecter la maladie, et où les habitants n’ont de toute façon pas les ressources pour se soigner efficacement.
L’OMS déplore que la recherche contre cette infection soit entravée par des directives différentes de la part des laboratoires pharmaceutiques pour qui « la mise au point de nouveaux antibiotiques n’est pas très attrayante », ceci en raison du fait que « les traitements sont administrés uniquement pendant de courtes périodes (contrairement aux médicaments contre les maladies chroniques) ».
En attendant l’avènement d’un nouveau vaccin sûr à 100%, l’organisation mondiale de la santé insiste sur la prévention, rappelant que tout rapport sexuel devient plus sûr avec l’usage « correct et régulier » du préservatif. La gonhorrée se transmet lors d’ébats entre partenaires, caractérisés par voie orale, vaginale ou anale, et infecte le pénis et le vagin, l’urètre, le rectum, la gorge et parfois les yeux. Chez les femmes, des complications sévères peuvent se déclarer, comme une « maladie inflammatoire pelvienne », une « grossesses extra-utérine », une « stérilité » ou un « risque accru d’infection par le VIH ».
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