Cliniques anti-gay en Equateur

Publié par rédaction le 26 Août 2013 dans Monde | 0 commentaire

Incroyable et stupéfiant reportage publié dans le journal El Comercio et rapporté par le Courrier International qui révèle en Equateur des hôpitaux et cliniques illégaux qui ont pour mission de soigner de l’homosexualité. Clandestins, ces établissements sont pourtant la cible des autorités qui avouent parfois leur impuissance. La ministre de la Santé Carina Vance a souligné la complexité du problème : « Il existe des mafias qui permettent à ces centres de continuer à fonctionner ». Les témoignages affluent et El Comercio en publie des extraits.

Le journal s’est intéressé à ce que le ministère public a appelé « centre de torture », à une centaine de kilomètres de Quito, la capitale. Des messages sont inscrits sur les murs comme : « Dieu a créé l’homme et la femme. Nous devons te rééduquer. Tu es malade. » Une certaine Zulema témoigne. Elle y a passé 21 jours où on a essayé de la soigner de son homosexualité. El Comercio rapporte que « le 16 juillet, elle est retournée sur les lieux. La police avait monté une opération pour arrêter les propriétaires et les employés de la « clinique. Quatre individus ont été détenus ». Zulema se souvient d’un traitement nommé « l’aurore » parce qu’il était administré après minuit. Elle était jetée à terre nue, les bras derrière le dos et la tête sur le sol. On la traitait de « mâle » et on lui jetait des seaux d’eau glacée.

Selon une étude, les « centres de dés-homosexualisation » sont apparus en Equateur dans les années 1990 « avec pour argument que cette orientation sexuelle peut et doit être changée parce qu’elle s’apparente à une addiction ». Toujours selon cette étude, c’est la raison pour laquelle les « services de dés-homosexualisation » se cachent dans la catégorie des centres qui traitent les problèmes de dépendance à l’alcool et d’autres drogues.

Hier encore (jusqu’en 1997), en Equateur, l’homosexualité était un crime. Un gay pouvait être condamné de quatre à huit ans de prison.

Source : El Comercio / Courrier International