La conférence sur le sida : trop tôt pour crier victoire
Manifestation en marge de la conférence sur le Sida
La 21e conférence internationale sur le Sida s’est achevée à Durban, en Afrique du Sud. Près de 18 000 participants, chercheurs et spécialistes du virus, y étaient réunis pour évaluer les progrès dans la lutte contre la maladie qui a déjà fait plus de 30 millions de morts.
« Le message adressé au monde entier cette année depuis Durban va être qu’il est trop tôt pour crier victoire. Le chemin est encore long », a déclaré le président de la Société internationale sur le sida, Chris Beyrer.
La Française Françoise Barré-Sinoussi, prix Nobel de médecine pour la co-découverte du virus du sida, insiste sur la nécessité de financement. « Cette année est cruciale. Nous avons besoin de procéder à tous les changements nécessaires pour évoluer vers une génération sans sida. Mais nous ne sommes pas prêts », prévient-elle.
« L’incidence de l’infection dans de nombreux pays ne diminue pas, ajoute-t-elle à l’AFP. Nous devons aussi de nouveau investir dans la recherche parce que nous avons besoin d’outils supplémentaires de prévention et de traitement » ajoute-t-elle.
L’Afrique du Sud où se déroulait la conférence, le taux d’infection est un des plus élevés au monde.
En 2000, une conférence sur le Sida avait déjà eu lieu dans le pays. Sous l’impulsion de l’ex-président sud-africain Nelson Mandela qui avait décrit l’épidémie comme « une des plus grandes menaces pesant sur l’humanité » et appelé à une action urgente, la conférence avait marqué une étape clé contre le déni affiché par Pretoria. Elle avait aussi mis en évidence la choquante inégalité d’accès au traitement dans les pays riches et les pays pauvres, et permis d’initier la baisse des prix des médicaments.
Mais le constat est alarmant. Seize ans plus tard, il n’y a toujours pas de vaccins contre le sida. Les patients dépendent à vie des traitements antirétroviraux, aux effets secondaires importants et aux prix encore élevés.
L’ONU s’est fixé pour objectif de mettre fin à l’épidémie en 2030. Mais depuis 2010, le mouvement de baisse a atteint un palier et s’est même nettement inversé dans certaines régions, notamment la Russie.
Quelque 36,7 millions de personnes vivent avec le sida dans le monde, principalement en Afrique sub-saharienne. Et seulement 17 millions d’entre elles reçoivent un traitement.
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