Le gouvernement indien veut restreindre la GPA
Le gouvernement indien a approuvé un projet de loi restreignant de façon drastique les services de gestation par autrui (GPA), en l’interdisant notamment aux étrangers, et ce pour réguler un tourisme procréatif en pleine croissance.
La ministre indienne des Affaires étrangères Sushma Swaraj a déclaré mercredi que seuls les couples indiens mariés pourraient avoir recours à la GPA.
«C’est un projet de loi très large visant à interdire complètement la pratique commerciale de la GPA», a-t-elle dit aux journalistes après une réunion du gouvernement.
«Les couples sans enfants, qui ne peuvent en avoir pour des raisons médicales, peuvent demander de l’aide à un parent proche, dans le cadre de la GPA altruiste», c’est-à-dire sans contrepartie financière pour la mère porteuse, a-t-elle ajouté.
Si le Parlement vote le texte, les couples étrangers, les célibataires et les couples homosexuels ne pourront plus avoir recours en Inde à la GPA, selon elle.
L’Inde a légalisé en 2002 le commerce des mères porteuses rémunérées et des milliers de couples -y compris étrangers- en ont profité pour avoir des enfants. Avec des prix bas, des médecins très qualifiés et un important vivier de mères porteuses potentielles, l’Inde est devenue une des destinations plébiscitées pour la GPA.
Rien qu’à New Delhi, on compte des dizaines de cliniques spécialisées dans cette activité. Et selon le gouvernement, 2 000 couples ont chaque année recours à des mères porteuses en Inde. Mais l’accès à la GPA est loin de faire l’unanimité en Inde, ses détracteurs affirmant que ce secteur d’activité, mal régulé, n’est autre qu’une forme d’exploitation de la pauvreté de certaines femmes.
Le gouvernement indien avait en octobre fait part de son intention de l’interdire aux étrangers.
Sushma Swaraj a également indiqué que le projet de loi porterait également sur le sort et le bien-être de l’enfant, compte tenu du nombre de cas de bébés handicapés qui ont finalement été rejetés par les parents.
Elle a précisé que l’interdiction serait effective dix mois après le vote de la loi, pour permettre aux contrats déjà signés entre couples et mères porteuses d’aller à leur terme. Le projet gouvernemental a été fortement critiqué par les propriétaires de cliniques spécialisées.
«Davantage de régulations sont nécessaires pour s’assurer qu’aucune femme n’est obligée d’être une mère porteuse. Mais une interdiction pure et simple est illogique», a protesté Archana Dhawan Bajaj, consultante à la clinique Nurture de New Delhi.
Des mères porteuses avaient manifesté contre ce projet d’interdiction, face à la perspective de la perte d’un revenu conséquent. Une grossesse est généralement rémunérée 5 000 dollars, quand la clinique facture les couples entre 20 000 et 30 000 dollars.
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