Homos et mafias dans un même film serbe
Le réalisateur Srdjan Dragojevic n’a pas hésité à rassembler homosexuels et mafias en tout genre dans son dernier film La Parade en salle à partir d’aujourd’hui en France. Le film qui a connu un grand succès dans les pays balkaniques met en scène un mafieux serbe qui décide de monter une milice pour protéger la première Gay Pride de Belgrade.
Provocation ou courage ? Le tournage s’est déroulé dans la plus grande discrétion : «nous tournions en secret pour éviter de voir débarquer des indésirables violents sur le plateau et mon fils vivait dans la terreur de se faire casser la figure à l’école», précise-t-il. Le casting n’a pas été facile non plus : «beaucoup trouvaient le projet séduisant et ambitieux, mais refusaient d’y participer parce qu’ils avaient peur de torpiller leur carrière !», se souvient-il.
De retour de la Berlinale 2012 avec la triple distinction du prix du jury œcuménique, du prix du public, et du prix Teddy Bear du public (prix du meilleur film à thématique homosexuelle), La Parade a obtenu un énorme succès dans les pays balkaniques avant de partir à la conquête de la France. «Bien sûr, les gens sont plus ouverts dans votre pays, sourit Srdjan Dragojevic, pas dupe, mais il n’est jamais inutile de revenir sur certains fondamentaux.»
On ne pourra pas s’empêcher de penser en regardant ce film à la dure réalité. Rappelons qu’une première tentative de Gay Pride à Belgrade s’était soldée par un bain de sang en 2001, une deuxième avait été interdite par la police en 2009, une troisième s’était bel et bien concrétisée en 2010 au prix d’affrontements qui ont ruiné le centre-ville, et une quatrième s’était vue de nouveau interdite par la police en 2011.
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