Indonésie : une cour refuse de criminaliser les relations sexuelles hors mariage
La Cour constitutionnelle indonésienne a refusé de criminaliser les relations sexuelles hors mariage dans le pays musulman le plus peuplé au monde, sur fond de discriminations croissantes envers les minorités, notamment la communauté homosexuelle.
A une courte majorité, cinq des neuf juges de la juridiction suprême ont rejeté une requête réclamant la criminalisation des relations sexuelles hors mariage, qui aurait affecté aussi les couples homosexuels.
Le recours déposé par l’association islamique Family Love Alliance, qui demandait une modification du code pénal en ce sens, « a été rejeté dans son intégralité », a déclaré le président de la Cour constitutionnelle, Arief Hidayat. Actuellement, les relations sexuelles hors mariage en Indonésie sont légales mais mal vues dans la société, tandis que l’homosexualité est un sujet tabou.
Cependant, les relations homosexuelles sont illégales à Aceh, la seule des 33 provinces de ce pays d’Asie du Sud-Est autorisée à appliquer la charia. Ces relations sont sanctionnées par des coups de canne en public dans cette province ultra-conservatrice, jouissant d’un statut d’autonomie accordé par le gouvernement central en 2001, afin de mettre fin à des années de rébellion séparatiste.
La petite communauté homosexuelle d’Indonésie est confrontée ces derniers temps à une campagne de répression. Le gouvernement a ordonné la fermeture de plusieurs sites LGBT (lesbiens, gays, bisexuels, transgenres), demandé la suppression de tous les émoticons spécifiques -tels ceux représentant des hommes se tenant par la main ou brandissant le drapeau arc-en-ciel- aux applications de messagerie instantanée, ainsi que la suppression d’émissions télévisées.
Le conseil des oulémas d’Indonésie, la plus haute instance de l’islam, avait demandé l’an passé que les relations sexuelles entre personnes du même sexe soit criminalisées, les jugeant non seulement « déviantes » mais anticonstitutionnelles.
Commentaires récents