Journée mondiale contre l’homophobie Mai17

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Journée mondiale contre l’homophobie

6 ans après le vote de la loi sur le mariage pour tous, l’homophobie est en recrudescence en France. Les associations d’aide aux victimes lancent un appel d’urgence aux pouvoirs publics à l’occasion de cette Journée mondiale contre l’homophobie. Avec 231 agressions physiques recensées, «2018 a été une année noire pour les personnes LGBT», écrivent Véronique Godet et Joël Deumier, coprésidents de SOS Homophobie. L’association remet ce mardi son rapport annuel sur les actes homophobes enregistrés l’an passé.

L’augmentation du nombre de signalements d’actes homophobes en 2018 montre son « ancrage dans la société française », selon Joël Deumier, co-président de l’association SOS Homophobie, interrogé par Europe 1, après l’établissement d’un nouveau record.

Avec 231 agressions physiques recensées, « 2018 a été une année noire pour les personnes LGBT », peut-on lire dans le rapport dévoilé mardi, battant ainsi le record de 2018 (188 cas). Joël Deumier explique cette augmentation d’abord par une libération de la parole des victimes. « La société est de plus en plus ouverte et donc les victimes parlent plus. »

En parallèle de la formation des forces de l’ordre, SOS Homophobie promeut une meilleure sensibilisation dès le plus jeune âge. « Si on a un discours adapté à chaque âge, on peut tout dire », estime-t-il. « Il faut dire aux enfants, aux ados, qu’il y a une diversité des couples en France. Il faut montrer qu’il n’y a pas qu’un seul modèle de famille. »

En janvier dernier, le ministère de l’Éducation a lancé une nouvelle campagne de lutte contre l’homophobie dans les collèges et lycées baptisé « Ça suffit ! » Une campagne d’affichage dans les collèges et lycées, ainsi qu’un renforcement de la formation des enseignants, font partie des mesures dévoilées.

Enfin, comme chaque année depuis 2010, Internet reste «le premier lieu d’expression des LGBTphobies», déplore l’association, avec 23% des signalements. La députée LREM Laetitia Avia a déposé en mars une proposition de loi visant à lutter notamment contre les contenus homophobes en ligne. Le texte, que le gouvernement voudrait présenter en Conseil des ministres à l’été, prévoit notamment d’imposer aux plateformes internet et aux réseaux sociaux, Facebook et Twitter en tête, de retirer sous 24 heures tout propos haineux.