La mort de Sylvie Joly
L’humoriste Sylvie Joly est décédée le 4 septembre à l’âge de 80 ans. « Sylvie souffrait d’une maladie de Parkinson sévère, qui n’est pas forcément mortelle. Elle s’est éteinte d’un arrêt cardiaque en fin de nuit, à notre domicile à Paris », a déclaré son époux Pierre Vitry à l’AFP. C’est aussi une grande icône gay qui s’est éteinte.
Enfant du 6e arrondissement de Paris, Sylvie Joly était à l’école avec Bernadette Chodron de Courcel, future madame Chirac : « Mes parents ne voulaient pas que je la fréquente parce qu’ils trouvaient qu’elle avait mauvais genre », avait-elle plaisanté dans un entretien accordé au Point.
Sylvie Joly fait d’abord des études de droit. Pour l’examen final afin de devenir avocate, elle tombe sur l’adultère. Elle ouvre sa plaidoirie en citant Sacha Guitry : « A l’égard de celui qui vous prend votre femme, il n’est de pire vengeance que de la lui laisser ».
Elle quitte le barreau après cinq ans de carrière pour ouvrir une des premières friperies, Le Saint-Frusquin. Le Tout-Paris, dont Brigitte Bardot, raffole de l’endroit. Mais, sa véritable vocation, c’est la scène.
Son mari, Pierre Vitry, la pousse à réaliser son rêve. Elle fait le cours Simon, l’école Tania Balachova, le Petit Conservatoire de la Chanson de Mireille, le cours de music-hall de l’Olympia, et écrit en été son premier spectacle avec sa soeur, Fanny, âgée de 16 ans.
Au théâtre, elle interprète Ionesco, Tchekhov, Brendan Behan et Marivaux, sous la direction de Tania Balachova et Georges Wilson.
Elle est la première femme en France à monter seule sur scène pour faire un one-woman-show. Elle s’y démarque par un humour féroce, comme dans un de ses plus célèbres sketchs, L’après-diner. Show bourgeois, Ne riez jamais d’une femme qui tombe, La vie, c’est pas de la rigolade, elle enchaîne les spectacles, rythmé par ce célèbre gimmick : « Absolument, absolument ». « Une authentique givrée », écrit France Soir.
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