Les homos obtiennent le droit à l’union civile en Grèce
Les couples homosexuels en Grèce ont obtenu le droit de s’unir civilement après le vote du Parlement. Si ce texte résout les questions de propriété et d’héritage, il ne contient pas de dispositions relatives à l’adoption d’enfants par les couples de même sexe.
« C’est un jour important pour les droits de l’Homme », n’a pas hésité à déclarer le Premier ministre Alexis Tsipras. Le vote met fin à une pratique « d’arriération et de honte » pour la Grèce, a-t-il estimé.
Malgré une forte opposition de l’influente Église orthodoxe, le texte a été approuvé par 193 députés sur les 249 présents. Parmi ceux qui ont voté pour figurent Syriza, le parti de la gauche radicale du Premier ministre, et quatre autres formations. En revanche, le parti nationaliste des Grecs indépendants (ANEL), qui fait partie de la coalition gouvernementale dirigée par Alexis Tsipras, a voté contre.
Amnesty International a salué un vote « historique », mais « malgré ce premier pas, les lesbiennes, les gays, les bisexuels, les transgenres et les intersexes (LGBTI) vivent toujours en Grèce dans un climat d’hostilité dont les autorités ne les protègent pas de manière adéquate », a déclaré Gauri van Gulik, directeur adjoint de l’ONG pour l’Europe et l’Asie centrale. « Les agressions physiques deviennent plus fréquentes, les discours de haine sont courants et ne rencontrent pas d’opposition des autorités », a-t-il ajouté.
La Grèce a en effet été condamnée pour discrimination contre les homosexuels par la Cour européenne des droits de l’Homme en 2013, après que les couples de même sexe eurent été explicitement exclus en 2008 d’une précédente loi sur les unions civiles.
« Plutôt que de célébrer [le présent vote], nous devrions présenter nos excuses à des milliers de nos concitoyens », a déclaré Alexis Tsipras.
Avant le vote, des membres de la communauté LGBTI avaient manifesté devant le Parlement et devant la cathédrale d’Athènes. « L’amour n’est pas un péché », proclamait une pancarte tenue par des manifestants, tandis que deux jeunes hommes habillés en prêtres s’embrassaient devant la cathédrale.
L’Église orthodoxe grecque, qui désapprouve officiellement l’homosexualité, avait fait pression en 2008 pour que la loi sur les unions civiles adoptée à l’époque ne s’applique pas aux homosexuels. Un influent évêque grec a par ailleurs décrit cette semaine l’homosexualité comme « un crime » et a déclaré que les gays étaient « maudits » et qu’on devait « leur cracher dessus ».
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