Des militants protestent contre les expulsions d’étrangers séropositifs
Une trentaine de militants d’Aides se sont symboliquement allongés hier devant les locaux de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) à Paris pour protester contre les mesures d’expulsion d’étrangers séropositifs.
Vêtus de noir, défilant sur l’air de la « Marche funèbre » de Chopin devant un véhicule noir figurant un corbillard, ils se sont rendus à pied devant l’Ofii où ils ont déposé une gerbe ainsi qu’une fausse plaque commémorative barrée de l’inscription : « Aux morts-es du sida, la patrie indifférente ».
« Nous voulons attirer l’attention de l’État sur la dégradation extrême du droit au séjour pour raisons médicales », a expliqué à l’AFP Adeline Toullier, une responsable d’Aides. Depuis 1998, un étranger gravement malade peut bénéficier d’un titre de séjour en France à la condition de ne pas avoir accès à des traitements disponibles dans son pays d’origine. Depuis le 1er janvier 2017, la procédure d’évaluation médicale est passée sous l’égide de l’Ofii, qui dépend du ministère français de l’Intérieur, alors qu’elle relevait auparavant des Agences régionales de Santé (ARS), rattachées au ministère de la Santé. Un transfert auquel les associations de défense des étrangers étaient opposées.
Depuis, Aides affirme avoir recensé « 24 cas » d’étrangers séropositifs menacés d’une obligation de quitter le territoire français, alors qu’il n’y avait eu que « quatre avis défavorables en 2016 », a assuré Mme Toullier, ajoutant : « Cela confirme nos inquiétudes ». « Les médecins de l’Ofii ont une tutelle qui obéit davantage à une logique de maîtrise des flux migratoires et pas de santé publique », a-t-elle dénoncé.
L’ensemble de la procédure est « supervisé par un comité de sages », composé notamment de spécialistes de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). En janvier 2017, le ministère de la Santé avait assuré dans un arrêté que les nouvelles procédures de délivrance des titres de séjour aux étrangers malades se feraient dans le respect des « règles déontologiques communes à tout médecin » et du secret médical.
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