Situation tendue en Corée du Sud
Pendant que des milliers de Sud-Coréens défileront ce samedi lors de la gay pride de Séoul, la police surveillera des milliers d’autres personnes qui prieront, non loin, pour que les premiers se « repentent » de leurs « péchés ».
Cette forte mobilisation d’une frange radicale et religieuse de la société sud-coréenne, qui tente parfois de bloquer le cortège de la gay pride, est la manifestation la plus visible de l’intolérance à l’égard des minorités sexuelles dans un pays profondément conservateur.
L’homosexualité n’est pas illégale en Corée du Sud. Mais beaucoup de gays, lesbiennes et transsexuels sud-coréens se gardent bien de s’afficher en public, par crainte de la discrimination. Même le nouveau président Moon Jae-In, un ex-avocat spécialisé dans la défense des droits de l’Homme et issu du centre gauche, avait suscité un tollé avant son élection pour avoir dit que l’homosexualité ne lui plaisait pas.
Les militants de la cause homosexuelle affirment que des progrès ont été réalisés ces dernières années, des sondages montrant une plus grande tolérance, notamment chez les jeunes. L’essor de la gay pride – la première en 2000 avait rassemblé 50 personnes – est également un signe. Mais il a également contribué à radicaliser les groupes protestants conservateurs, qui comptent des millions d’adeptes, ont un poids politique fort, et présentent l’homosexualité comme une maladie psychiatrique qui doit être soignée.
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