Quand un ministre africain menace de publier les noms de gays
L’homosexualité est punissable en Tanzanie de très lourdes peines de prison. Les autorités ont récemment adopté une rhétorique anti-gay. Le ministre adjoint tanzanien de la Santé a menacé samedi de publier des noms d’homosexuels faisant commerce de leurs corps, quelques jours après la fermeture de centres de santé spécialisés contre le sida, accusés de promouvoir l’homosexualité.
Le gouvernement veut arrêter les gays qui vendent leur corps sur Internet. Il mène des enquêtes contre « les syndicats de l’homosexualité », a affirmé sur Twitter le ministre adjoint de la Santé Hamisi Kigwangalla. « Je vais publier une liste de gays qui vendent leur corps sur Internet. Ceux qui pensent que cette campagne est une plaisanterie se trompent. Le gouvernement a le bras long et va arrêter tous ceux qui sont impliqués », a ajouté le ministre adjoint.
En juillet dernier, le commissaire régional de Dar es Salaam avait lancé une série d’arrestations de gays dans des bars et clubs de la capitale économique du pays. Au même moment, les autorités tanzaniennes avaient interdit l’importation et la vente de lubrifiants sexuels, dénoncés par la ministre de la Santé Ummy Mwalimu comme encourageant l’homosexualité et participant à la propagation du sida.
Jeudi, le gouvernement a annoncé la fermeture de dizaines de centres de santé privés spécialisés dans la lutte contre le sida, accusés d’apporter des soins à la communauté gay. « Nous avons suspendu la fourniture de services anti sida dans un peu moins de 40 centres gérés dans tout le pays par des ONG, après avoir établi que ces centres assuraient la promotion de l’homosexualité, ce qui est contraire aux lois de la Tanzanie », avait expliqué la ministre de la Santé lors d’une conférence de presse.
L’homosexualité est illégale dans 38 des 54 pays d’Afrique et est passible de la peine de mort en Mauritanie, au Soudan et en Somalie, selon Amnesty International.
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