Tunisie : de lourdes peines pour des gays

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Le verdict est tombé jeudi dernier : 6 jeunes appartenant au foyer universitaire de Rakkada (ville de Kairouan), en Tunisie, ont été condamnés à 3 ans de prison. Ils sont tous accusés de pratiques homosexuelles. La chasse aux gays se poursuit dans le pays.

« Le juge a retenu la peine maximale qui est de trois ans de prison ferme à laquelle s’ajoute une mesure d’interdiction de séjour d’une durée de 5 ans dans la ville de Kairouan, qui s’appliquerait donc après qu’ils aient purgé leur peine », a précisé Boutheina Karkni, l’avocate des six jeunes tunisiens, au HuffPost Tunisie.

Un des six accusés a également été condamné à six mois de prison ferme pour attentat à la pudeur, sur la base de l’article 226 du Code pénal. Cette accusation a été retenue en raison de séquences vidéos filmant des rapports entre homosexuels trouvées sur son ordinateur.

L’avocate a indiqué que ses clients avaient également subi un test anal censé prouver leur culpabilité.

Le même jour devait avoir lieu un autre procès mais il a été reporté. Marwen devait y être jugé. Il avait été sommé de subir un test anal. Interpellé en septembre pour être interrogé dans le cadre d’une affaire d’homicide, le jeune homme avait nié toute implication dans le décès mais reconnu avoir eu des relations sexuelles avec la victime. La police avait alors, selon son avocate Fadoua Braham, rédigé un autre procès-verbal pour pratiques homosexuelles et l’avait obligé à se soumettre à un examen anal.

L’étudiant avait ensuite été condamné à un an de prison pour homosexualité. Il a fait appel et a été remis en liberté provisoire début novembre en échange du paiement d’une caution de 500 dinars.

Cette affaire a entraîné une levée de boucliers. Plusieurs associations de défense des droits humains ont condamné le test anal, une pratique « cruelle », « inhumaine » et « dégradante », contraire aux lois internationales et pouvant être assimilée à un acte de « torture ».