Un test anal condamne un jeune homo tunisien
Scandaleux. En Tunisie, un étudiant de 22 ans a été condamné à un an de prison à cause de son homosexualité. Le jeune homme, dont l’identité n’a pas été dévoilée, encourait jusqu’à trois ans d’emprisonnement pour ce crime sexuel puni par l’article 230 du Code pénal. C’est un test anal dit le « test de la honte » qui a fait condamné le jeune homme.
«Condamner un citoyen à un an de prison ferme sur la base d’une loi liberticide en utilisant une preuve abusive», résume Yamina Thabet, présidente de l’Association tunisienne de soutien des minorités (ATSM), sur Twitter.
Plusieurs associations de défense des droits de l’Homme ont réitéré leur appel à l’abrogation de ce texte jugé liberticide. Outre l’aberration que constitue en elle-même cette condamnation, ces militants s’offusquent contre le moyen utilisé pour obtenir la preuve de ce «crime» : un examen anal.
«Cette pratique représente une violation qualifiée de son intégrité physique et morale, avec les conséquences que cela implique», a dénoncé l’Association de soutien des minorités dans un communiqué. Elle est «en opposition flagrante et choquante avec la Convention internationale contre la torture, ratifiée par l’Etat tunisien», poursuit-elle, et «rappelle les pratiques de l’Inquisition». L’association, qui met en garde contre le maintien de telles législations, pouvant «servir de couverture aux idéologies obscurantistes», appelle à «limiter l’examen physique aux cas d’agressions».
L’organisation souligne qu’il est en théorie «possible de refuser cet examen au moment de la confrontation avec le médecin légiste», mais que la «réalité est tout autre». «Les victimes « acceptent » par peur de la torture ou en raison de leur jeune âge et méconnaissance de leurs droits, garantis notamment par les articles 23 et 24 de la Constitution» adoptée en janvier 2014, relate-t-elle.
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