Une centaine de personnes réunies à Paris pour « dénoncer les propos du pape
Après les propos du pape François sur le recours à la psychiatrie pour les enfants homosexuels, une centaine de personnes se sont réunies devant la représentation du Saint-Siège à Paris.
Réunies aux cris de « L’homophobie tue, le pape la banalise » et munies de pancartes barrées des slogans : « C’est votre homophobie qui nous rend malades » ou « Le pape nous rend folles », elles ont manifesté pendant une heure à l’appel de plusieurs associations de défense des droits LGBT (lesbiennes, gays, bi, trans) dont Acceptess Transgenres, Aides, Actu-Up Paris et le Collectif Irrécupérables.
« On est venu pour dénoncer les propos du pape », a déclaré Lou Depreaux-Kraviec, 29 ans, membre d’Act Up, au milieu des drapeaux noir et rose de l’association. Selon lui, le pape a fait ces déclarations pour « détourner l’attention des crimes pédophiles » de prêtres qui embarrassent l’Église.
« Les propos du pape vont permettre une légitimation des attaques homophobes. C’est contraire au message d’amour qu’il est censé véhiculer », a de son côté souligné un autre manifestant, Patrick Lopez, fonctionnaire. « Les propos de l’Église m’ont angoissé. Aujourd’hui on demande une prise de position sérieuse du président » Macron pour condamner les propos du pape, a ajouté Fred Bladou, un homosexuel de 50 ans militant à l’association Aides.
« On s’étonne qu’il n’y ait pas de réaction ni de déclaration publique ou même un tweet d’Emmanuel Macron », a abondé Florence Pic, cofondatrice du collectif Irrécupérables, en craignant que ces déclarations aient « un impact direct sur le taux de suicide des jeunes homosexuels ». Selon les études, le risque de suicide est deux à sept fois plus élevé chez les homosexuels que chez les hétérosexuels.
Le pape François a suscité l’indignation de la communauté LGBT dimanche en déclarant à propos des orientations homosexuelles : « Quand cela se manifeste dès l’enfance, il y a beaucoup de choses à faire par la psychiatrie ». Le Vatican a finalement supprimé lundi le terme de « psychiatrie » de cette déclaration en expliquant que le souverain pontife ne voulait pas assimiler l’homosexualité à « une maladie psychiatrique ». De son côté, le gouvernement, par la seule voix de Marlène Schiappa, a fustigé lundi des propos « incompréhensibles et indéfendables ». L’homosexualité ne figure plus sur la liste des maladies mentales de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) depuis 1990.
Commentaires récents