Vers une dépénalisation de l’homosexualité en Inde

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En marge de la Gay Pride à Delhi dimanche, un ministre du gouvernement indien a appelé la Cour suprême à dépénaliser l’homosexualité dans le pays. Il y a deux ans, les rapports sexuels « contre nature » étaient interdits dans le code pénal indien.

Profitant du défilé annuel de la Gay Pride à Delhi, dimanche 29 novembre, le ministre des Finances du gouvernement Modi a créé la stupeur, la veille, en se déclarant favorable à la dépénalisation de l’homosexualité en Inde. En décembre 2013, la Cour suprême avait rétabli l’article 377 du code pénal, supprimé quatre ans plus tôt, lequel article prévoit la prison à perpétuité pour les personnes ayant des pratiques sexuelles “contre nature”.

Comme le rapporte The Times of India, Arun Jaitley a invité la Cour suprême à revoir sa décision, estimant que, “de nos jours, il est déplacé de vouloir emprisonner” des gens qui sont “des millions dans le monde” à avoir “des préférences sexuelles différentes”. Des propos étonnants, venant d’un ministre issu du Parti du peuple (BJP, droite nationaliste), selon lequel l’homosexualité est “une maladie génétique”.

Tous les partis d’opposition ont aussitôt réagi pour dire qu’eux aussi étaient favorables à la dépénalisation, alors que “l’époque actuelle” n’est pas vraiment au “consensus” en Inde, relève The Times of India.

Dans un “point de vue” publié dans son édition dominicale, le quotidien rappelle qu’il a pour sa part “toujours défendu l’idée que, dans une société moderne et libérale, la loi n’a pas à déterminer quelles sont les pratiques sexuelles consentantes” de la population. “Nous saluons les propos d’Arun Jaitley, écrit The Times of India, il serait en effet formidable que la Cour suprême corrige son verdict.” Pour autant, on se se demande “pourquoi le gouvernement s’en remet à la magistrature” sur cette question. “Pourquoi ne prend-il pas lui-même une initiative législative ?”

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