Un vaccin anti-Vih ? Ce qu’en pense Françoise Barré-Sinoussi
Dans une récente interview accordée au Journal de Montréal, la nouvelle présidente de Sidaction, Françoise Barré-Sinoussi, Prix Nobel de médecine 2008 et qui a participé à la découverte du virus au début des années 1980 avec son collègue Luc Montagnier, est optimiste sur l’avancée de la découverte d’un vaccin. L’interview a été réalisée début novembre avant sa nomination.
« La recherche vaccinale est à un point tournant critique et pas seulement pour le VIH », a-t-elle indiqué au média précisant : « Il y a de nouveaux développements importants, surtout aux États-Unis, avec la découverte d’anticorps extrêmement puissants ». Ces super anticorps sont capables de détruire les cellules infectées par le VIH. Produits in vitro, ils pourraient être injectés aux malades. Deux essais cliniques sont en cours aux États-Unis.
Dans cet entretien, Françoise Barré-Sinoussi explique que la recherche d’un vaccin contre le vih force les scientifiques à élucider un important mystère : comment exactement un vaccin protège-t-il ? La réponse qu’ils trouveront permettra de traiter une foule d’autres maladies incurables, dit-elle.
Mais la chercheuse se dit aussi choquée par les réflexions auprès des jeunes : « Combien de fois, j’entends des jeunes, surtout quand je vais dans les lycées, dire de toute façon il y a un traitement. Moi, ça me fait peur d’entendre ça ». « Il faut faire comprendre que ce n’est pas une sinécure d’être sous traitement à vie », insiste-t-elle. Les traitements ne protègent pas de comorbidités, insiste-t-elle. De fait, en 2016, un million de personnes sont mortes de maladies liées au VIH/sida.
Depuis son identification dans les années 80, la maladie a fait 36 millions de morts et continue d’infecter 3 millions de nouvelles personnes chaque année.
Source : Le Journal de Montréal
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