Archevêque cubain : le mariage gay c’est du colonialisme idéologique Sep03

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Archevêque cubain : le mariage gay c’est du colonialisme idéologique

L’archevêque de Santiago de Cuba Dionisio Garcia a estimé que le mariage homosexuel, qui devrait figurer dans la nouvelle constitution actuellement en débat, relevait du « colonialisme idéologique » imposé par les pays riches. « Ignorer ce qui nous a été donné par nature ou aller à l’encontre des lois et processus inscrits, y compris génétiquement, au fond de nous entraîne toujours des conséquences lamentables, soit immédiatement, soit avec les années », écrit Mgr Dionisio Garcia dans une lettre publiée sur le site de conférence épiscopale cubaine.

Estimant que « ces idées » sont étrangères à la culture cubaine, il pointe du doigt la responsabilité de certains lobbys dans les pays riches, sans les désigner précisément, qui font preuve d’un « impérialisme culturel ».

Ces pays, ajoute-t-il, « se prévalent du processus de globalisation croissant et essayent d’influencer (les autres) pour mettre en place une culture uniforme avec leurs propres critères en disqualifiant ceux des autres ». « Ils sont pénétré les organismes internationaux, de telle manière que nombre de ces (lobbys) et gouvernements de pays riches exercent leur influence sur des pays moins développés qui ont besoin d’aide économique », écrit l’archevêque de Santiago de Cuba.

Selon lui, l’aide économique des pays riches est conditionnée à l’acceptation de ces idées. « C’est un nouveau colonialisme idéologique », a-t-il conclu. Le projet de nouvelle constitution de l’île, actuellement en chantier, ouvre la voie à une légalisation du mariage entre personnes du même sexe, une des principales revendications de la communauté LGBT de l’île.

Avant le référendum national prévu le 24 février 2019, le projet doit être discuté au préalable lors d’un débat populaire, organisé du 13 août au 15 novembre dans les entreprises, les écoles, les universités et les quartiers. Dans la foulée de la révolution castriste en 1959, les minorités sexuelles étaient stigmatisées et les homosexuels harcelés, voire envoyés en camps de « rééducation ». S’appliquait alors une politique de marginalisation vouée à les exclure de tout emploi public. Plusieurs décennies plus tard, l’horizon s’est dégagé et en 2010, Fidel Castro – pourtant peu habitué à verser dans l’autocritique – a reconnu les « injustices » faites aux homosexuels qui provoquèrent l’exil forcé de nombreux intellectuels et artistes dans les années 1960, 1970 et 1980.