Conférence internationale sur le sida: une dangereuse complaisance à combattre Juil20

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Conférence internationale sur le sida: une dangereuse complaisance à combattre

Spécialistes et médecins se retrouvent à Amsterdam toute la semaine prochaine pour la Conférence internationale sur le sida, à un moment où s’installe « une dangereuse complaisance » vis-à-vis d’une maladie qui est mieux traitée mais fait toujours des ravages.

En finir avec le sida : l’objectif paraît encore loin aujourd’hui. Même si le nombre d’infections au HIV baisse, certains pays, certaines régions voient des résurgences du virus. Pour les associations, les traitements qui permettent de vivre avec le VIH ont paradoxalement nui à la prévention.

Les chiffres « ont donné à certains le cran de déclarer que la fin du sida est à portée de main », a relevé le chercheur et ancien patron de l’Onusida Peter Piot, lors d’une conférence téléphonique avec des journalistes. « Il n’y a absolument aucune preuve pour soutenir cette idée », estime-t-il, mettant en garde contre « une dangereuse complaisance ».

Lui et les auteurs d’un rapport sur l’épidémie pour la Société internationale sur le sida (IAS) et la revue médicale The Lancet sont, d’après lui, « extrêmement inquiets de voir le risque, réel, que le monde puisse crier victoire bien avant que notre combat contre le sida soit terminé ».

À côté de célébrités comme le prince Harry, l’actrice Charlize Theron ou le chanteur Elton John, plus de 15.000 délégués sont attendus aux Pays-Bas pour cette conférence de lundi à vendredi.

La conférence est l’occasion pour les scientifiques de débattre de l’incidence des avancées récentes, ou des revers, dans la quête de traitements anti-VIH meilleurs et plus simples. Après plus de trois décennies de recherche, le virus reste incurable et sans vaccin. Il a contaminé quelque 80 millions de personnes depuis le début de l’épidémie au début des années 1980.

Aujourd’hui, 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH, en espérant qu’il ne s’aggrave pas en sida. Près de trois sur cinq prennent des traitements antirétroviraux pour l’éviter, selon l’Onusida. Pour la première fois depuis le début du siècle, le nombre de morts annuel est passé sous un million en 2016 et en 2017.