Décès chemsex à Lyon : un clip de prévention Juil24

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Décès chemsex à Lyon : un clip de prévention

 

Face au phénomène de sexe sous drogue, également appelé Chemsex (Chemical sex), de plus en plus fort dans l’agglomération lyonnaise, le Comité de coordination régionale de lutte contre le VIH (Corevih) Lyon Vallée du Rhône lance une vaste campagne de sensibilisation du public, mais également des services de secours et praticiens hospitaliers.

Le Chemsex, pratiqué essentiellement dans la communauté gay, consiste à consommer des substances psychoactives pendant les rapports sexuels afin de booster les performances et les sensations. « Les Chemsexeurs, âgés de 20 à 50 ans, commencent en général par prendre de la drogue (cocaïne, ecstasy) de manière récréative, pendant les soirées. Puis rapidement, ils multiplient et mélangent les produits (GHB, amphétamines…) pendant plusieurs heures pour augmenter leurs performances. Ils sont désinhibés, s’adonnent à des marathons sexuels de plusieurs heures ou plusieurs jours, à plusieurs très souvent », explique Raphaël Greget, en charge du projet de prévention au sein du Corevih.

Depuis l’été 2017, « une vingtaine de décès liés au sexe sous drogue ont été déplorés dans la métropole lyonnaise, contre cinq à six décès environ les années précédentes », indique Jean-Michel Livrozet, médecin et président du Corevih. Les chemsexeurs décèdent d’overdose, d’un infarctus ou d’un AVC. Dans d’autres cas, les patients finissent par s’en sortir après plusieurs jours de coma.

Au-delà des overdoses, ce phénomène, considéré aujourd’hui comme un véritable problème de santé publique, est également à l’origine d’un nombre alarmant de contaminations virales (hépatites A, B, C, VIH) et bactériennes (syphilis, chlamydioses). « Le chemsex est sans doute lié à la recrudescence de cas d’hépatites A dans la population gay et bisexuelle que nous observons ces derniers mois dans la métropole », ajoute le Dr Livrozet.

Pour alerter sur les ravages du chemsex, le Corevih a financé un film, Le chemsexeur, réalisé par Barbara Arsenault et diffusé sur un site internet dédié à cette pratique et sur les réseaux sociaux. « Nous voulons toucher ceux qui pratiquent le sexe sous drogue mais ne se reconnaissent pas comme des chemsexeurs et ont l’impression de ne pas être concernés alors qu’ils le sont. Mais également leurs proches et le grand public », ajoute Raphaël Greget.

Enfin, l’Agence régionale de santé Auvergne Rhône-Alpes a missionné un centre d’addictovigilance pour avoir des données plus précises sur les causes des décès et les produits consommés. Dans le cadre de cette évaluation, les services hospitaliers ont reçu pour consigne des autorités de signaler tous les décès pouvant être liés à la pratique du chemsex.

(avec AFP et 20Minutes)