Israël : un député critiqué pour avoir assisté à un mariage gay démissionne

Yigal Guetta, député du parti israélien ultra-orthodoxe Shass, a démissionné après s’être attiré les foudres de plusieurs rabbins en reconnaissant avoir assisté au mariage d’un neveu homosexuel.

51 ans, le député a expliqué avoir agi par affection pour sa sœur. Des rabbins ont néanmoins réclamé sa démission.

Israël est reconnu comme un pays avancé en matière de visibilité et d’égalité pour la communauté homosexuelle. Le mariage homosexuel, sans y être illégal, n’y est pas possible, le contrôle sur les mariages et les divorces relevant entièrement des autorités religieuses. Le mariage homosexuel est cependant reconnu quand il a été contracté à l’étranger.

Pour Yitzhak Vaknin, un parlementaire du même parti, M. Guetta a transgressé les règles du judaïsme. « Yigal n’aurait pas dû participer à la cérémonie, […] aucune circonstance n’autorise que l’on prenne part à un événement comme celui-là », a-t-il dit à la radio militaire.

Les deux députés sont membres du Shass, l’un des partis représentant les ultra-orthodoxes, des juifs qui observent strictement les règles du judaïsme dans tous les aspects de la vie quotidienne et spirituelle. Le Shass fait partie de la majorité gouvernementale.

Yigal Guetta a remis sa démission mercredi au chef du Shass, le ministre Aryeh Deri, ont indiqué ses proches. Sa fille Simcha s’est dite fière de son père, sur la radio publique. Sa sœur s’est déclarée « très en colère ». « Je suis écœurée de voir qu’ici, on n’accepte pas l’autre tel qu’il est », a-t-elle dit au site d’information Ynet.

Dans ses déclarations à la radio, Yigal Guetta soulignait avoir précisé à l’époque à ses enfants que le mode de vie de son neveu était proscrit. « Nous sommes allés au mariage ensemble, moi, ma femme et mes enfants. Je leur ai dit : + nous sommes tenus d’y aller + », a-t-il rapporté. « En même temps, j’ai aussi dit à mes enfants : + la Torah dit que c’est interdit, gardez bien ça à l’esprit + ».

L’homosexualité reste largement taboue pour les ultra-orthodoxes, qui représentent 10 % de la population. Shlomo Benizri, un député du Shass, avait imputé en 2008 aux homosexuels un séisme qui avait secoué Israël et la région. « Dieu dit : quand vous agiterez vos organes génitaux là où il ne faut pas, j’agiterai le monde qui est le mien afin de vous réveiller », avait-il dit.