La Marche des fiertés annulée à l’île Maurice

Les organisateurs de la Marche des fiertés ont été contraints de se confiner dans un centre commercial samedi à l’île Maurice afin d’échapper à une virulente manifestation d’opposants aux personnes LGBT.

La 13e édition de cet événement pour la défense des personnes LGBT devait se tenir sur cette île de l’ouest de l’Océan Indien. Mais face aux nombreuses pressions et menaces, les organisateurs ont décidé de la remplacer par un simple rassemblement. Plusieurs centaines d’opposants particulièrement virulents à cette Marche des fiertés ont manifesté dans un climat tendu à Port-Louis, la capitale, à l’endroit où devait se tenir la Marche. Scandant « Allahou akbar » ainsi que des slogans hostiles et homophobes, comme « Dites non aux LGBT, l’homosexualité c’est la bestialité », ou « LGBT attire la malédiction ».

« Nous avons dû capituler », regrette Pauline Verner, porte-parole du Collectif arc-en-ciel organisateur de la Marche des fiertés. Elle a reçu de nombreuses menaces, y compris des menaces de mort. « Plus de 150, mais j’ai arrêté de compter. » Des menaces qu’elle continue de recevoir aujourd’hui. Elle a porté plainte. Mais la Police refuse de lui donner une protection.

« Ils nous disaient que si le défilé était maintenu, il y aurait un massacre et qu’il ne fallait pas prendre ces menaces à la légère, explique-t-elle. L’interdiction de la Marche n’est pas officiellement venue de la police mais nous avons dû nous y résigner. » Elle regrette le « silence radio » du gouvernement. Si le ministre de la Justice a jugé les menaces « déplorables », comme le rapporte ION News, « la violence de leur rassemblement n’a pas été remise en question, ni son illégalité », dénonce Pauline Verner.

Lors des deux dernières éditions, la Marche des fiertés avait déjà été la cible de jets de pierres de la part de quelques dizaines de manifestants et de tracts homophobes.