Le taux de TVA sur les préservatifs va baisser de 7 à 5,5%

Marisol Touraine, la ministre de la Santé, annonce une baisse de la TVA sur les préservatifs dans une interview au JDD. Une annonce qui intervient alors qu’une nouvelle campagne pour le port du préservatif est lancée aujourd’hui à l’occasion de la Journée mondiale de la lutte contre le sida.

Extraits de l’interview

L’intérêt du préservatif est remis en question par certaines populations à risque, comment inverser cette tendance?

La lutte contre le sida doit rester une priorité de santé publique : prévention, dépistage et accompagnement sont nos mots d’ordre. 6.400 nouvelles contaminations ont eu lieu l’an dernier et près de 30.000 personnes ignorent qu’elles sont porteuses du virus. Ma génération a vu des gens souffrir et mourir. En nombre. Aujourd’hui, grâce aux traitements, le Sida tue moins, en France. Et la génération suivante, celle de nos enfants, peut avoir le sentiment trompeur que la maladie n’est pas si grave. Le sida n’est pas une maladie du passé. Pour lutter contre ce risque de banalisation, la prévention est décisive. Une campagne, notamment en direction des jeunes, est lancée dès demain. Le message, diffusé par affiches et sur internet, est aussi simple qu’essentiel : « Contre le Sida, la meilleure défense c’est le préservatif ».

Une énième campagne, est-ce un outil efficace de prévention?

Le préservatif, c’est vraiment décisif! A cet égard, le gouvernement veut donner un signal fort : leur prix va diminuer. Au lieu d’augmenter au 1er janvier comme cela était prévu, le taux de TVA qui leur est appliqué va baisser de 7 à 5,5%. Je souhaite que les fabricants jouent le jeu en répercutant cette diminution, l’économie se chiffrera à dix ou vingt centimes d’euros par boîte. Cela devrait à la fois inciter les jeunes et les moins jeunes à mieux se protéger et favoriser la contraception, une autre de mes priorités. Après la gratuité des produits contraceptifs pour les jeunes filles l’an dernier, le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2014 prévoit de leur accorder le tiers payant pour les consultations et les actes, par exemple une prise de sang, lies à la contraception. Il n’y aura quasiment plus d’avance d’argent à faire. Mais la contraception, ce n’est pas seulement une affaire de femmes. En faisant un effort sur le préservatif, on sécurise l’entrée de tous dans la vie sexuelle.

Source : JDD