Une première gay pride arabe en privé
Le Liban et Beyrouth ont pour la première fois consacré une semaine de festivités aux LGBT. Des LGBT qui ont néanmoins choisi de célébrer en privé dimanche la clôture de cet événement inédit, par crainte d’une intervention de la police ou des islamistes.
« Nous n’avons pas pu organiser une marche comme une vraie parade gay car les autorités ne nous auraient pas laissés » le faire, explique à l’AFP Léa, une participante, au dernier jour d’une semaine d’activités et de débats pro-LGBT organisée à l’appel de la plateforme Beirut pride, alors que le Liban reste un pays où la société demeure conservatrice.
En lieu et place de la parade, les militants ont finalement opté pour un déjeuner discret dans un restaurant de la ville côtière de Batroun (nord). « C’est un lieu privé où personne ne peut nous déranger (…) nous pouvons clôturer la ‘pride’ sans préjudice, sans pression, sans menaces« , certifie encore la jeune Léa. Elle même dit s’être trouvée sous la menace d’une arrestation : « La police a découvert que j’étais lesbienne (…) après m’avoir restitué mon portable volé et lu mes échanges avec ma petite amie ».
Le dernier évènement de la Beirut pride a été dimanche soir un drag show, loin des médias. La semaine de festivités avait débuté par l’annulation d’un colloque prônant la diversité sexuelle, après des menaces de manifestations d’une association islamiste. Le Liban est considéré plus « tolérant » à l’égard de l’homosexualité en comparaison à d’autres pays arabes, mais la police mène régulièrement des descentes dans des boîtes de nuit et autres lieux fréquentés par les homosexuels.
Commentaires récents