Condamné face à la Manif pour tous, Act Up se pourvoit en cassation

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Laure Pora (photo), ancienne présidente d’Act Up, condamnée en appel mercredi dernier pour injure à l’encontre de la Manif pour tous, a annoncé son pourvoi en cassation.

Lors d’une action le 4 août 2013, des militants d’Act Up avaient notamment placardé des affichettes portant le logo de la Manif pour tous barrée de la mention « homophobes » sur la façade de la fondation Jérôme-Lejeune (qui soutient la recherche sur la trisomie et la lutte contre l’avortement), dont la présidente de l’association anti-mariage pour tous Ludovine de la Rochère était salariée. « Qualifier la Manif pour tous d’homophobe est une infraction pénale », a estimé l’avocat de l’association, Henri de Beauregard.

« L’homophobie, c’est un manque de respect à l’égard d’une personne du fait de son orientation sexuelle. Or ce n’est pas parce qu’on s’oppose à des revendications de la communauté LGBT qu’on manque de respect aux personnes », a réagi Loduvine de la Rochère. L’ancienne présidente d’Act Up, outre une amende de 800 euros, a été condamnée à verser à la Manif pour tous 800 euros de dommages et intérêts et 1.500 euros pour les frais de justice. En première instance, la plainte de la Manif pour tous avait été jugée irrecevable pour un problème de procédure.

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« Cette décision pèse sur la possibilité de pouvoir nommer les propos (de la Manif pour tous) tels qu’ils sont », a observé Laure Pora, regrettant que « des associations réactionnaires aient réussi à retourner le sens des mots et leur usage ».

« Notre analyse reste inchangée: l’adjectif ‘homophobe’ n’est pas une injure, mais une caractérisation politique d’un propos qui méprise les gouines et les pédés, cautionne l’inégalité en droit avec les hétéros, alimente des discriminations et des violences », a réagi Act Up dans un communiqué.

« Comment faut-il désigner ceux et celles dont les paroles et les actions s’opposent régulièrement à tout ce qui pourrait servir à l’émancipation des personnes LGBT? » a demandé l’association. Act Up déplore enfin que la cour d’appel la « prive ainsi d’un moyen de nommer et de dénoncer les discours politiques de (ses) adversaires ».