La PMA pour toutes en tête du 40e cortège de la Gay Pride de Paris

La PMA était au cœur de 40ème Marche des Fiertés de Paris samedi dernier. La principale réclamation des participants s’est donc concentrée sur l’ouverture pour tous de la procréation médicalement assistée. Le sujet avait déchaîné les passions sous le précédent quinquennat, notamment lors de l’adoption du mariage pour tous. Le Comité consultatif national d’éthique doit rendre ce mardi un avis très attendu sur la PMA, concernant notamment les couples de femmes. Les chars ont parcouru un itinéraire inédit entre la place de la Concorde et La place de la Républiques, deux lieux symboliques.

Les politiques ont pris le relais sur les réseaux sociaux. D’Anne Hidalgo, maire de Paris, qui a retweeté la pancarte « PMA sans condition ni restriction, c’est maintenant ». Le président Emmanuel Macron a lui tweeté : « La France est arc-en-ciel. Nous sommes riches de nos diversités, soyons en fiers ! #MarcheDesFiertés#LoveisLove ». Pendant la campagne, il s’était dit « favorable » à l’ouverture de la PMA, aujourd’hui réservée aux couples hétérosexuels stériles, « aux couples de lesbiennes et aux femmes célibataires ».

Près du char des militants LGBT des forces de l’ordre, Mickaël Bucheron, président de l’association FLAG – dont était membre le policier Xavier Jugelé, tué dans un attentat jihadiste sur les Champs-Élysées en avril – est lui venu réclamer le droit de défiler en uniforme pour « dire à la population que la police est diverse, à son image ». Les combats ne manquent donc pas.

De son côté, Air France défilait seul à bord de son char (immense unique en Europe à deux étages), une première. L’association Personn’Ailes avait réussi à décrocher un budget de la direction. Une avancée aussi !

Photo Personn’Ailes

Cependant la présence d’un groupe «LGBT-En Marche!», bien visible sous son ballon géant, a suscité une certaine controverse. Sur Twitter, des militants LGBT s’indignaient du contraste entre la présence de ce groupe et d’anciennes prises de position hostiles au mariage gay de certains membres du gouvernement. Dans un tract, des « militant-es trans, pédé, bi-es, gouines » ont aussi dénoncé une « imposture » et accusé la République en marche de «(recycler) des opposant-e-s aux droits des LGBTI » (lesbiennes, gays, bis, trans et intersexe).

La gay pride fête ses 40 ans

Pour la première fois, l’Etat est partenaire de la Marche des fiertés LGBT (lesbiennes, gays, bi et trans) de Paris, par le biais du soutien de la délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). Ce champ de compétences a été ajouté à la délégation après l’attentat homophobe d’Orlando, qui avait fait 49 morts le 12 juin 2016. Une forme d’institutionnalisation pour la gay pride, qui fête cette année ses 40 ans en France. Des militants pour les droits des homosexuels participaient depuis le début des années 1970 au défilé du 1er Mai, mais la première marche indépendante a eu lieu le 25 juin 1977, à l’appel notamment du Groupe de libération homosexuelle.

« On mesure le chemin parcouru, observe Yohann Roszéwitch, conseiller à la Dilcrah. Les premiers militants réclamaient le droit à la différence dans un contexte où l’homosexualité était encore pénalisée. Puis est venue la revendication du droit à l’indifférence. Aujourd’hui c’est l’égalité de traitement qui est réclamée. » La marche des fiertés dénoncera aussi les persécutions dont sont victimes les homosexuels dans certains pays et en particulier en Tchétchénie.

Source : Le Monde