Le président de Tchétchénie compare les gays à des démons

Ramzan Kadyrov, le président de Tchétchénie, a tenu de nouveaux propos homophobes alors qu’il était interrogé par un journaliste américain de la chaîne HBO. Des «démons» bons à «vendre» et à envoyer au Canada pour «purifier le sang» tchétchène. C’est en ces termes que le controversé président de Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, a évoqué la très sensible question de la situation des gays dans sa république caucasienne.

Interrogé par le journaliste américain Bryant Gumbel, venu, dans le cadre de l’émission Real Sports sur HBO, enquêter sur les sports de combat du côté de Grozny, le leader tchétchène a tour à tour répondu par le mépris, le déni, puis la haine.

Quand Gumbel le questionne sur la situation des personnes LGBT en Tchétchénie, Kadyrov rétorque : «Qu’est-ce qu’il fait là, c’est quoi cette question ?», avant de dévoiler le fond de sa pensée : «C’est absurde. Nous n’avons pas ce genre de personnes ici. Nous n’avons pas de gays. Et s’il y en a, qu’ils aillent au Canada. Que Dieu ait pitié de nous, qu’ils partent loin de nous. Pour purifier notre sang, s’il y en a ici, prenez-les.»

Sans se défiler, le journaliste de HBO insiste : «N’êtes-vous pas inquiet quand vous lisez ces témoignages de jeunes hommes qui racontent avoir été torturés pendant des jours ? Cela ne vous inquiète-t-il pas du point de vue de la loi et de l’ordre ?»

Grimaçant de mépris et de haine, Kadyrov se lâche : «Ils sont des démons. Ils sont bons à vendre. Ce ne sont pas des hommes. Que Dieu les punisse pour ce qu’ils nous accusent de faire. Ils devront répondre devant le Très-Haut pour ça.»

Ces nouveaux propos homophobes aggravent un peu plus le cas de Ramzan Kadyrov, soupçonné de faire arrêter et tuer des homosexuels sur son territoire. Fin mars, une enquête du journal russe «Novaïa Gazeta» affirmait que plus de cent homosexuels avaient été arrêtés par les autorités tchétchènes. Des faits que Kadyrov a démenti le mois suivant, qualifiant de «provocations» les articles de presse faisant état de la traque de cette communauté.