Un traitement moins contraignant que les antirétroviraux testé contre le VIH
Des traitements par anticorps administrés à plusieurs semaines d’intervalle remplaceront-ils un jour la prise quotidienne d’antirétroviraux pour lutter contre le virus du sida ? Cette piste est exploitée par des chercheurs américains, avec des résultats encourageants.
Selon deux études publiées en septembre dernier dans les revues Nature et Nature Medicine, des patients séropositifs ont été traités par anticorps avec la même efficacité qu’avec des antirétroviraux. À la grosse différence près que cette solution était beaucoup moins contraignante pour eux.
À l’heure actuelle, 37 millions de personnes vivent avec le VIH/sida sur la planète. Pas moins de 1,8 million de nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2016. Selon les estimations nationales, environ 80 000 Canadiens vivaient avec le VIH.
Les antirétroviraux, médicaments apparus dans les années 1990, ont révolutionné la vie des séropositifs. Ils permettent de réduire le virus à un niveau indétectable et d’empêcher sa transmission. Mais ils doivent être pris quotidiennement, à vie, et présentent des effets indésirables (diarrhées, nausées…).
Dans les deux études publiées mercredi, les chercheurs ont recruté 15 patients séropositifs traités par antirétroviraux. Ils ont arrêté leur traitement et ont reçu à la place des injections de deux anticorps. Ces derniers ciblent des protéines présentes à la surface du virus et utilisent le système immunitaire du patient pour le combattre.
Les anticorps utilisés sont naturellement présents dans l’organisme d’une catégorie rarissime de patients (moins de 1 % du total) appelés « contrôleurs naturels ». Leur corps arrive à empêcher le VIH de se développer sans jamais avoir pris de médicament, pour des raisons encore mystérieuses. Après l’injection initiale, les patients en ont reçu une autre au bout de trois semaines et une troisième au bout de six semaines. Selon les chercheurs, la charge virale des volontaires ainsi traités est restée indétectable pendant 15 semaines en moyenne, et même 30 semaines pour deux d’entre eux.
C’est un cocktail de deux anticorps qui a été administré aux patients, pour amoindrir la résistance du virus, obstacle auquel des recherches similaires s’étaient heurtées par le passé. « Cette technique a été testée par le passé avec des anticorps beaucoup moins puissants et qui n’étaient pas efficaces », a expliqué à l’AFP l’un des chercheurs, Michel Nussenzweig, immunologiste à la Rochester University, aux États-Unis. « Notre objectif, c’est de modifier ces anticorps pour augmenter encore leur durée d’action, afin que les patients puissent être traités seulement à quelques reprises dans l’année plutôt que de devoir prendre des pilules tous les jours », a-t-il ajouté.
Selon l’ONU, 36,9 millions de personnes vivent avec le VIH, en espérant qu’il ne s’aggrave pas en sida.
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