La terrible liste des 27 victimes gays massacrées à Grozny

Le journal Novaya Gazeta, qui avait révélé au mois de mars l’existence de camps de concentration pour homosexuels en Tchétchénie, vient de publier les noms de 27 victimes massacrées lors d’une nuit sanglante par les forces de l’ordre.

Le journal d’opposition russe accuse les forces de sécurité tchétchènes d’avoir exécuté sommairement au moins 27 personnes dans la nuit du 25 au 26 janvier derniers, en représailles à l’assassinat d’un policier, le 17 décembre 2016, par des rebelles islamistes.

Cette liste n’est hélas pas exhaustive. Selon Novaya Gazeta, ce sont au total 56 personnes qui auraient été tuées par les troupes de Ramzan Kadyrov, sans procès ni jugement, lors de cette nuit sanglante. Ces exécutions auraient eu lieu dans la ville de Grozny, après plusieurs semaines de détention.

« Pendant deux mois, nous avons espéré que la coopération, au début de l’investigation, serait efficace », a expliqué Novaya Gazeta, pour justifier la divulgation de cette liste. « Aujourd’hui, il est évident que le Comité d’Investigation Russe est en train de perdre du terrain face à la situation. Voilà pourquoi nous publions la liste de ceux qui, selon nos informations, ont été victimes des pires exécutions extrajudiciaires à Grozny ».

Le journal, qui avait révélé au mois de mars l’existence de camps de concentration pour homosexuels en Tchétchénie, dit ignorer si les victimes étaient homosexuelles, ou si elles avaient été interpellées de manière aléatoire.

L’article avance que les cadavres ont été « emmenés dans divers cimetières, parfois chrétiens, où ils ont été enterrés dans des tombes creusées hâtivement ».

Un haut responsable tchétchène, Djamboulat Oumarov, a qualifié l’article de Novaïa Gazeta de « nouvel épisode de désinformation dirigé contre la Tchétchénie. Je suis absolument convaincu que c’est un mensonge qui n’est appuyé par aucun fait, aucune source ou aucune preuve », a-t-il déclaré à la télévision d’opposition Dojd.

Les persécutions contre les homosexuels, qui avaient cessé durant le ramadan, ont repris de plus belle en Tchétchénie depuis la fin de cette période de jeûne musulman,selon l’ONG Russian LGBT network (réseau LGBT russe).