TÊTU se place en redressement judiciaire
Têtu a été placé aujourd’hui en redressement judiciaire et dispose de quatre mois pour trouver un repreneur.
« Le tribunal de commerce nous a donné quatre mois pour trouver une solution qui assure la sauvegarde des emplois et la pérennité du titre », a indiqué à l’AFP son propriétaire, Jean-Jacques Augier. « Têtu a déjà fait de gros effort de restructuration mais ne peut pas trouver son équilibre seul, il est fondamental qu’il soit adossé à un groupe de presse. Si au bout de quatre mois nous n’avons pas trouvé de repreneur, le tribunal prononcera sa liquidation », a-t-il ajouté.
Actionnaire unique pendant dix-huit ans, Pierre Bergé a cédé Têtu à l’homme d’affaires et éditeur Jean-Jacques Augier en 2013, pour un euro symbolique.
Voici le communiqué publié par Têtu :
Par un jugement en date du 1er juin 2015, le tribunal de commerce de Paris a placé en redressement judiciaire la société CPPD, éditrice de TÊTU. Ce jugement, rendu à la demande de Jean-Jacques Augier, président de CPPD, fait suite à une déclaration de cessation de paiements effectuée le 28 mai dernier.
TÊTU connaît toujours une situation financière déficitaire, même si celle-ci s’est très nettement améliorée par rapport à celle des années antérieures à 2013, année du rachat du titre par Jean-Jacques Augier à Pierre Bergé.
Il est paradoxal que TÊTU dépose le bilan alors que la société est arrivée au terme de sa restructuration, que l’équipe en place, dynamique et motivée, a assuré la transition vers un magazine culture/société/art de vivre de très grande qualité, un site internet très fréquenté et plus récemment une appli de rencontres, SoTêtu, qui connaît déjà un beau succès.
Mais, malgré ces réalisations, et une croissance lente mais régulière du nombre d’abonnés montrant l’adhésion des plus fidèles lecteurs, TÊTU est victime de deux phénomènes : les difficultés structurelles du réseau de distribution de la presse et l’attitude agressive de certaines agences de publicités qui, pour dégager de meilleures marges à court terme, prennent le risque d’étrangler les supports.
Forts de cette analyse, les dirigeants de TÊTU pensent que la survie de ce titre emblématique du paysage éditorial français passe par le rapprochement avec un groupe de presse, seul à même de donner au titre un poids suffisant face aux agences de publicité. C’est à la recherche d’un tel partenaire que la société va désormais consacrer tous ses efforts.
Il est à peine imaginable que TÊTU puisse disparaître et pourtant, jamais le risque n’a été aussi grand.
La direction de TÊTU
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