Trump saisit la Cour suprême pour bannir les transgenres de l’armée
Engagé dans une bataille juridique sur la question, Donald Trump demande à la plus haute juridiction des États-Unis de pouvoir bloquer, à titre temporaire, le recrutement de personnes transgenres dans l’armée.
L’Administration invoque, dans son recours au nom du président, «un grand risque pour l’efficacité et la puissance létale des militaires» de laisser en vigueur une politique d’ouverture, décidée par son prédécesseur démocrate Barack Obama. Celui-ci avait prévu que l’armée commence à accueillir des recrues transgenres au 1er juillet 2017 après avoir levé en 2011 les restrictions pesant sur l’engagement militaire des homosexuels déclarés.
L’administration Trump a dans un premier temps reporté cette échéance au 1er janvier 2018. Puis, le président a annoncé sa décision en juillet 2017 de revenir complètement sur cette politique. Dans une dans une salve de tweets, il justifiait celle-ci en mettant en avant «le fardeau des coûts médicaux énormes» et des «perturbations». Plusieurs juges fédéraux avaient alors bloqué cette interdiction au motif qu’elle était en contradiction avec la garantie constitutionnelle d’une égale protection devant la loi. Trump avait renoncé à saisir la Cour suprême. Des personnes transgenres ont pu commencer à s’enrôler au 1er janvier.
Donald Trump revenait toutefois à la charge en mars tout en donnant aux forces armées une certaine latitude dans son application. Un mémorandum signé par le président exclut des forces armées, «à l’exception de certaines circonstances limitées», les personnes transgenres ayant des antécédents de dysphorie du genre, soit «ceux qui ont pu nécessiter un traitement médical substantiel, incluant des médicaments ou un acte chirurgical». En septembre, des tribunaux fédéraux suspendaient cette «nouvelle politique», la jugeant «similaire» à la précédente. Le gouvernement a fait appel et demandé à la Cour suprême de se saisir du dossier sur le fond.
Sur les 1,3 million de militaires en activité, 8980 soldats sont identifiés comme étant transgenres, d’après des statistiques officielles. Seulement, l’organisation de défense des droits Human Rights Campaign estime que ce chiffre est plus proche des 15.000. Il s’agit essentiellement de militaires qui ont déclaré leur orientation après leur intégration dans l’armée, comme Chelsea Manning, l’informatrice de WikiLeaks.
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