Utiliser l’immunothérapie anti-cancer pour lutter contre le VIH Fév21

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Utiliser l’immunothérapie anti-cancer pour lutter contre le VIH

Des chercheurs du Centre de recherche du Centre hospitalier de l’Université de Montréal (CRCHUM) ont démontré que les traitements d’immunothérapie contre le cancer pourraient diminuer la quantité du virus qui persiste chez les personnes qui sont soignées par trithérapie.

Dans une étude publiée dans la revue Nature Communications, ils montrent sur des cellules de personnes vivant avec le VIH comment ces traitements rendent visible au système immunitaire le virus, jusqu’alors caché au creux des cellules infectées.

« Nous montrons pour la première fois par quel mécanisme les immunothérapies anticancéreuses peuvent “sortir” le virus de ses cachettes et réduire la taille des réservoirs du VIH chez les personnes traitées par trithérapie. Bien que la majorité de nos expériences aient été réalisées in vitro, notre approche pourrait conduire à la mise au point de nouvelles thérapies », dit Nicolas Chomont, chercheur au CRCHUM et professeur à l’Université de Montréal.

Les réservoirs du VIH sont des cellules et des tissus dans lesquels le virus persiste malgré les traitements de trithérapie. Ces traitements empêchent l’évolution de l’infection vers le syndrome d’immunodéficience acquise (sida). Pour vivre et se répliquer, le VIH a besoin d’être hébergé dans une cellule. En règle générale, il emménage dans les lymphocytes T CD4+, des globules blancs responsables d’activer la défense du corps humain contre les infections.

Dans une partie de ces cellules, le virus s’endort et établit un réservoir qui est contrôlé, mais pas éliminé par les trithérapies. Faisant l’objet d’intenses recherches, ces cellules réservoirs sont les derniers obstacles à l’éradication du virus et obligent les personnes vivant avec le VIH à prendre les trithérapies toute leur vie.

En 2016, Rémi Fromentin, associé de recherche au laboratoire de Nicolas Chomont, a démontré que les cellules abritant les virus persistants ont des caractéristiques immunologiques particulières: trois protéines nommées PD-1, LAG-3 et TIGIT s’expriment fréquemment à leur surface. Aujourd’hui, ces molécules sont ciblées par les immunothérapies utilisées dans la lutte contre le cancer. Les chercheurs ont donc évalué l’effet de ces thérapies sur les réservoirs du VIH.

Source : Techno Science