Blued, l’application de rencontres LGBT chinoise, à la conquête de la Bourse
Policier le jour, activiste LGBT la nuit en Chine. C’est ainsi que Ma Baoli a fondé Blued, l’application de rencontres homosexuelles la plus populaire de Chine (6,4 millions d’utilisateurs mensuels) jusqu’à conquérir le Nasdaq américain cet été, en levant 84,8 millions de dollars pour BlueCity, sa maison mère.
Lors de la cérémonie d’introduction en Bourse à New York, Ma Baoli, “en costume bleu et broche arc-en-ciel”, a “fondu en larmes”, raconte-t-il cet automne au Nikkei Asia. L’émotion n’était pas due à l’excellente valorisation de l’entreprise, “mais à l’immense soutien que nous avons reçu des homosexuels du monde entier”, dit-il. L’aventure de BlueCity, souligne le Nikkei Asia ce 16 octobre, “montre qu’une entreprise focalisée sur la communauté homosexuelle peut survivre et prospérer dans un pays où l’homosexualité a longtemps été tabou”.
Dans les années 2000, Ma Baoli vivait une “double vie” : le jour, celle d’un policier marié, la nuit, celle d’un activiste LGBT en ligne. Car l’homosexualité en Chine, si elle n’est pas illégale, était considérée jusqu’en 2001 comme un trouble mental. Et les discriminations sociales ont duré. Comme beaucoup d’autres personnes LGBT en Chine, Ma Baoli “s’est servi d’Internet pour exprimer son orientation sexuelle”.
Alors que l’influence du forum en ligne qu’il avait créé augmentait, la vie secrète de Ma Baoli ne l’a plus été. En 2011, il démissionne de la police, déménage dans un trois-pièces de la banlieue de Pékin, en quête d’un “moyen durable” pour soutenir la communauté LGBT et lance BlueCity.
Avec l’arrivée du smartphone sur le marché chinois, l’ancien policier se décide à placer “presque toutes ses économies”, soit 50 000 yuans (6 360 euros) dans la création d’une application de rencontres gay.
Source : Nikkei Asia
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