Brésil : un candidat d’extrême droite homophobe menace Lula

Le député d’extrême droite Jair Bolsonaro, farouche misogyne et homophobe qui veut mater la corruption et la violence, se rêve en prochain président du Brésil : il a déclaré à l’AFP être « pré-candidat » à l’élection de 2018. Malgré des prises de positions très controversées, cet ancien militaire de 62 ans ne cesse de grimper dans les sondages: fin juin, l’institut Datafolha le plaçait en deuxième position des intentions de vote, derrière l’ex-président Lula (photo). « Je suis pré-candidat à l’élection présidentielle et nous sommes en train de nous préparer de la meilleure façon pour affronter ce défi », a-t-il annoncé jeudi dernier.

Souvent comparé à Donald Trump ou Marine Le Pen, ce fervent catholique au teint hâlé et au regard perçant est le représentant brésilien de la vague nationaliste et ultra-conservatrice qui gagne de plus en plus de terrain à travers le monde.

« Le Brésil a besoin d’un président honnête, un patriote, au sang jaune et vert (les couleurs dominantes du drapeau national) et avec Jésus dans le coeur », a-t-il scandé jeudi soir, lors d’un discours retransmis en direct sur Facebook aux allures de lancement de campagne électorale. « Nous vivons dans le pays de la corruption, l’avenir du Brésil est en jeu« , a-t-il insisté.

Pour le moment, il peut seulement se présenter comme « pré-candidat », dans la mesure où la loi électorale interdit toute investiture officielle par son parti d’un candidat avant juillet 2018, trois mois avant le scrutin. « Je ne suis pas le vilain petit canard, je suis l’horrible petit canard », a-t-il ironisé, se vantant presque de ne pas être politiquement correct. Il s’est bâti une réputation sulfureuse à coup de dérapages aux relents racistes ou homophobes, ainsi que pour son apologie des années de plomb de la dictature militaire (1964-1985).

Ancien parachutiste de l’armée brésilienne, il est aussi un fervent partisan d’une autorisation du port d’armes et du rétablissement de la peine de mort. Certaines déclarations polémiques ont défrayé la chronique, comme quand il a affirmé qu’une députée de gauche ne « méritait pas d’être violée » ou qu’il préférerait voir son fils « tué dans un accident » plutôt qu’homosexuel.