Le don du sang ouvert aux homos

Séance de rattrapage, pendant que vous farnientiez comme un lézard ou que vous arpentiez chaudement les dunes, l’actualité ne prenait pas de vacances. Tout l’été, 24GAY.FR était présent. Nous vous proposons de revenir sur quelques infos de juillet et août. Après, vous ne pourrez pas dire que vous ne saviez pas ! Belle rentrée !

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Depuis le 11 juillet dernier, les homosexuels peuvent donner leur sang, mettant fin à une interdiction vieille de trente ans. Une nouveauté qui s’accompagne toutefois dans un premier temps – au moins un an selon la ministre de la santé – de conditions très strictes, notamment l’abstinence pendant douze mois, une exigence qui ne s’applique pas pour les hétérosexuels. Ces conditions suscitent des critiques d’associations homosexuelles et de plusieurs partis.

L’exclusion permanente des dons du sang des hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes avait été instituée en 1983 en raison des risques du sida. La ministre s’était engagée dès 2012 à revenir sur cette interdiction, conformément à la promesse faite par François Hollande avant la présidentielle.

« Donner son sang est un acte de générosité, de citoyenneté, qui ne peut être conditionné à une orientation sexuelle. Dans le respect de la sécurité absolue des patients, c’est aujourd’hui un tabou, une discrimination qui sont levés », avait déclaré la ministre de la santé, Marisol Touraine, lors de la présentation de ces mesures aux associations de défense des homosexuels, en novembre dernier.

Pour garantir la sécurité des receveurs, ce changement se fait « par étapes ». Lundi 11 juillet marque « la fin de l’exclusion permanente des homosexuels du don ». Depuis cette date, le « don de sang total » – la forme la plus courante où toutes les composantes du sang (cellules et plasma) sont prélevées – est ouvert aux hommes qui n’auront pas eu de relations homosexuelles depuis douze mois, après un questionnaire et un entretien. « Cette décision garantit la sécurité du don du sang », avait souligné Mme Touraine pour « rassurer les receveurs ».

Actuellement, dix à quinze donneurs sont diagnostiqués séropositifs chaque année, soit un risque « résiduel » de l’ordre de 1 pour 3 500 000 dons. Le dernier cas de contamination d’un receveur date d’il y a treize ans.

Ce dispositif permettra de mener une étude sur ces nouveaux donneurs. Si l’absence de risques est confirmée, les règles du don pour les homosexuels (ou les hommes ayant eu au moins un rapport avec un autre homme) se rapprocheront en 2017 de celles appliquées aux autres donneurs.

La fin de l’exclusion des homosexuels permettra d’avoir 21 000 donneurs supplémentaires, soit 37 000 dons de plus (sur la base de trois dons en moyenne par an et par donneur), estime la direction générale de la santé. En 2014, 1,6 million de personnes ont donné leur sang en France.