Erika Hilton, noire, transsexuelle, élue de Sao Paulo Nov27

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Erika Hilton, noire, transsexuelle, élue de Sao Paulo

« Le Brésil est un pays raciste, homophobe et transphobe, et moi je réunis tout ça dans mon corps », lance Erika Hilton, qui vient tout juste d’être élue conseillère municipale dans la métropole de Sao Paulo.

A 27 ans seulement, Erika Hilton, noire et transsexuelle, est la femme ayant recueilli le plus de voix au Brésil lors du premier tour des élections municipales du 15 novembre. Sous l’étiquette du parti de gauche Psol, la transsexuelle élancée à la coupe afro est entrée dans le « top 10 » des conseillers municipaux les mieux élus de tout le pays, dernière neuf hommes.

Son élection, la première d’une transsexuelle noire au conseil municipal de la capitale économique du Brésil, est le signe que le pays « avance contre le bolsonarisme, tout en restant « plein de paradoxes », dit-elle à l’AFP.

Elevée dans une favela et mise à la porte de chez elle par sa famille très religieuse quand elle était adolescente, elle s’est prostituée et a vécu dans la rue pendant des années. Lorsque sa mère décide finalement de la recontacter et de la soutenir, Erika Hilton entreprend des études et entre dans le militantisme pour défendre la cause des personnes noires et LGBT.

En 2018, elle est élue députée de l’Etat de Sao Paulo pour un mandat collectif réunissant plusieurs femmes de gauche, en même temps que le candidat ouvertement homophobe et raciste Jair Bolsonaro remporte la présidentielle. Avec l’extrême droite au pouvoir, Erika Hilton se sent prise pour cible. Elle reçoit d’ailleurs de nombreuses menaces de mort, raconte-t-elle.

Deux ans plus tard, 294 candidats travestis et trans se présentent aux élections municipales et 30 viennent d’être élus, selon l’Association Nationale des Travestis et Transsexuels (ANTRA).