Mariage-adoption gay : recul du gouvernement

Comme nous vous l’indiquions dans un article précédent, dans un entretien à la Croix, Christine Taubira, la garde des Sceaux détaille le projet de loi sur le mariage homosexuel et sur l’adoption par des couples gay. Mais contrairement au projet initial, surprise, la ministre a réaffirmé l’intention du gouvernement de ne pas légaliser la gestation pour autrui, procédé qui permettrait aux couples d’hommes d’avoir un enfant, en le faisant concevoir et porter par une femme qui accepterait ensuite de le laisser adopter par un couple d’hommes.

Autre déception : le projet ne prévoit pas de valider l’aide médical à la procréation (AMP), aussi appelée procréation médicale assistée (PMA), qui permettrait aux couples de femmes de se faire inséminer artificiellement pour pouvoir enfanter. François Hollande s’était pourtant déclaré en faveur de la légalisation de cette technique pour les couples de femmes.

Le porte-parole d¹Inter-LGBT, Nicolas Gougain, a également déploré que l¹AMP ne fasse pas partie du texte, alors qu¹ouvrir son accès aux couples de femmes «était un engagement de François Hollande». «On souhaite que la Chancellerie corrige rapidement le tir et on demande à être reçus dans les plus brefs délais, parce que, pour le moment, on a le sentiment que Christiane Taubira se contenterait de faire le service minimum», a-t-il dit.

Mais, alors que Taubira évoque un projet finalisé, la ministre déléguée à la Famille, Dominique Bertinotti, parle d¹un «préprojet». «Nous sommes au début des auditions. On ne peut préjuger de leur contenu. Au terme de ces échanges, un projet sera soumis à l¹arbitrage du président de la République et du Premier ministre», a-t-on nuancé. De nombreuses associations gays s’étonnent aussi que la garde des Sceaux parle d’un projet bouclé alors qu’elles n’ont pas été auditionnées.