Le premier réfugié homosexuel tchétchène accueilli en France témoigne

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Lundi dernier, au moment où Vladimir Poutine indiquait à Emmanuel Macron avoir pris des « initiatives » et des « mesures concrètes » concernant la répression des personnes LGBT en Tchétchénie, la France accueillait son premier réfugié homosexuel tchétchène. Azamat, âgé d’une vingtaine d’années, a livré un témoignage poignant au reporter Hugo Clément, diffusé dans l’émission Quotidien animée par Yann Barthès sur TMC. Le jeune homme a fui les persécutions dont lui et la communauté homosexuelle font l’objet dans la République autonome de la Fédération de Russie. Des victimes avaient commencé à témoigner de ces crimes en mars dernier, avant que trois associations LGBTIQ françaises, dont SOS Homophobie, déposent plainte pour « génocide » contre le président tchétchène Ramzan Kadyrov devant la Cour pénale internationale.

Azamat, qui a souhaité cacher son identité véritable pour protéger sa famille, a relaté son arrestation par les services spéciaux tchétchènes. Ces derniers « cherchent à savoir qui est gay à partir des carnets d’adresses », pistant les suspects à partir de données personnelles, comme des photos sur leur mobile, raconte Azamat. « J’ai bien compris qu’il était inutile de me cacher. Ils m’ont mis les menottes (…) et nous sommes partis dans ce qui ressemblait à une forteresse, (…) une sorte de fort militaire. »

C’est là qu’a eu lieu l’interrogatoire du jeune homme par les autorités. Il raconte : « Je voulais à tout prix éviter toute conversation au sujet de l’homosexualité. » « Si je pèse le pour et le contre, je préfère être inculpé pour terrorisme plutôt que pour homosexualité », assure même Azamat.

Le jeune Tchétchène précise : « Comme ça, ma famille m’aurait soutenu. » Car en Tchétchénie, « si tu es accusé d’être gay, ce n’est pas seulement toi qui es responsable, c’est toute ta famille », explique-t-il. Pour laver leur honneur, les proches sont même sommés d’assassiner leurs enfants homosexuels.