Test anal : les médecins tunisiens sont contre

Dans un communiqué, le Conseil national de l’ordre des médecins tunisiens durcit sa dénonciation de la pratique du test anal requis dans les procédures judiciaires déclenchées contre des homosexuels.

Le Conseil de l’ordre « appelle » les médecins légistes réquisitionnés par la justice à « informer les personnes qu’ils ont à examiner de leur droit de refuser un tel examen ».

La sodomie est passible en Tunisie d’une peine de trois ans d’emprisonnement en vertu de l’article 230 du code pénal, rappelons-le, hérité du protectorat français. Une vingtaine de condamnations ont été prononcées en 2016 sous ce chef d’accusation, selon les militants des droits homosexuels. Le concours des médecins légistes est souvent requis par les magistrats pour établir la réalité du « crime ».

L’organisation Human Rights Watch (HRW) a qualifié de « courageuse » la prise de position du conseil de l’ordre. Elle la juge toutefois « insuffisante ». Même son de cloche à l’association Shams, qui milite pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie : son porte-parole, Bouhdid Belhedi, invite le conseil de l’ordre à « aller encore plus loin » en prononçant des « sanctions disciplinaires contre les médecins qui acceptent de pratiquer les tests anaux ». « Cela permettra de passer vraiment de la théorie à la pratique », souligne-t-il.