Le gouvernement interpellé après l’outing d’une enseignante transgenre sur Twitter

Le nom de l’enseignante et celui de son établissement ont été diffusés par un parent d’élève sur Twitter. Après la lettre d’un député et le signalement de nombreux internautes, Marlène Schiappa s’est saisie du dossier avec la délégation du gouvernement en charge de la lutte contre le racisme, l’antisémitisme et la haine anti-LGBT.

Une professeure de français enseignant dans un établissement de la région parisienne a fait récemment son coming out trans auprès de sa direction, annonçant sa transition et sa volonté d’être appelée « Madame », conformément à son genre. La proviseure en a informé les parents d’élèves dans une lettre et ce document a été publié ce mercredi sur Twitter par l’un d’eux. Le nom de l’enseignante ainsi que celui de l’établissement où elle travaille apparaissaient clairement dans le tweet, où le père de famille interpellait les internautes sur la manière dont eux auraient réagi à la lettre.

De quoi faire craindre à de nombreux utilisateurs du réseau social des représailles contre l’enseignante. Pour le Youtubeur trans Adrian De La Vega, son nom a été « jeté en pâture ». Le jeune homme a donc interpellé sur Twitter le ministère de l’Education nationale, rappelant les engagements pris il y a moins d’une semaine à l’occasion de la journée internationale contre l’homophobie et la transphobie.

« La divulgation publique du patronyme de cette professeure, ainsi que l’adresse exacte de son lieu de travail laissent craindre un déferlement de violences transphobes qui pourraient attenter à son intégrité », a estimé également Raphaël Gérard. Le député LaREM de Charente-Maritime a posté sur son compte la lettre qu’il a adressée dans la journée à Marlène Schiappa pour attirer son attention sur ce dossier. L’élu y dénonce notamment l’outing forcé de cette enseignante. « Si la question de la visibilité demeure fondamentale pour l’émancipation de la communauté LGBTI, celle-ci doit demeurer libre et consentie et non forcée », écrit-il, évoquant ensuite la hausse de 54% des violences transphobes signalée par SOS Homophobie dans son dernier rapport.