Un premier président ouvertement homosexuel de la Knesset
Amir Ohana est devenu la première personne ouvertement homosexuelle à assumer la présidence de la Knesset, le Parlement israélien. Il fait partie d’une coalition qui est aussi entrée dans l’histoire car elle constitue le gouvernement le plus conservateur sur les plans politique et religieux qu’ait connu Israël.
Membre du Likoud, le parti de Nétanyahou, le politicien publiquement gay détonne dans un paysage politique dominé par la droite et l’extrême droite. Nommé à la fin de 2022, le chef du Parlement est loin de faire l’unanimité au sein de la communauté LGBTQI – pour ses compromissions, mais, surtout, pour son appartenance à une coalition dominée par des partis homophobes.
L’un des partis de cette coalition au pouvoir, Noam, a fait preuve d’une homophobie et d’une transphobie décomplexées pendant sa campagne, allant jusqu’à dresser la liste des personnes LGBTQI qui travaillent dans les médias israéliens.
Ohana est-il un pionnier ou un traître ? La question fait débat au sein de la communauté LGBTQI d’Israël. Au début de sa carrière politique, beaucoup l’ont d’abord vu comme un pionnier. “Quand j’ai appris que nous avions un représentant de la communauté LGBTQI à la Knesset, dans un parti très à droite qui plus est, j’étais ravie, affirme Kayla Tannenbaum, une conseillère à la clientèle âgée de 26 ans. Enfin de la visibilité, quelqu’un pour nous défendre de l’intérieur, même sans que ce soit activement, rien que par sa présence à la Knesset.”
Elle ajoute toutefois que les prises de position et les convictions politiques d’Ohana ont douché son enthousiasme et que les questions liées aux personnes LGBTQI étaient devenues “un fardeau pour lui, voire pire : il n’est là que pour être la caution ‘progressiste’ [de Benyamin Nétanyahou]”, affirme-t-elle.
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