Amnesty dénonce la criminalisation de l’homosexualité dans l’armée sud-coréenne
Les soldats conscrits homosexuels ou transgenres en Corée du Sud sont victimes de discriminations, de harcèlements et d’une véritable chasse aux sorcières de la part des autorités militaires, révèle un rapport accablant publié par l’ONG Amnesty International. Une homophobie institutionnalisée, inscrite dans le code pénal militaire, et qui, selon l’association, est toxique pour l’ensemble de la société sud-coréenne.
Le rapport d’Amnesty International raconte que des soldats et des conscrits sud-coréens, soupçonnés d’être gays, ont été victime d’interrogatoires très violents de la part des autorités militaires : téléphones confisqués et messageries inspectées, enquêtes, insultes, questions sur leur vie privée.
Le code pénal militaire sud-coréen criminalise les relations sexuelles entre soldats masculins, même quand ils ne sont pas en service. Cette loi encourage dans les casernes une culture d’humiliation, de harcèlement et de violences verbales et physiques qui ciblent tout soldat jugé « efféminé ».
Certains soldats victimes racontent des abus si graves. Comme ce conscrit violé et obligé par son supérieur à boire l’eau de la cuvette des toilettes. Certains disent avoir tenté de se suicider ensuite. Les agresseurs s’en sortent en toute impunité. D’autres soldats ont raconté avoir été envoyés dans des hôpitaux psychiatriques militaires, parce qu’ils étaient gays.
Amnesty a recueilli les témoignages de 21 conscrits. Il faut savoir qu’en Corée du Sud, en raison de la menace nord-coréenne, le service miliaire est obligatoire. Il dure au minimum 21 mois. La moitié de la population sud-coréenne passe donc par l’armée. L’influence de ces pratiques militaires sur la société n’est donc pas anodine.
Amnesty International estime que cette loi et le climat d’impunité entourant ces violations des droits de l’homme ont « un impact significatif » sur la société coréenne dans son ensemble. La loi militaire justifie et légitime les préjugés et les violences homophobes dans la société civile.
Source : RFI
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