Au Ghana, la difficile émergence d’un militantisme LGBT Mar08

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Au Ghana, la difficile émergence d’un militantisme LGBT

L’émergence d’un militantisme LGBT au Ghana aura été de courte durée : la naissance de l’organisation LGBT Rights Ghana a déclenché une récente vague d’homophobie dans le pays, ses locaux ont été presqu’aussitôt fermés et ses fondateurs sont retournés dans l’ombre.

Le 31 janvier, ce collectif d’activistes avait ouvert, dans la banlieue d’Accra, un centre visant à offrir une permanence associative et un « espace sûr » pour les personnes LGBT.

Mais dans ce pays ouest-africain, où l’homosexualité est pénalisée, il a déclenché une levée de boucliers. Un important lobby religieux, mais aussi l’Eglise catholique du Ghana, et même des membres du gouvernement se sont dressés pour exiger sa fermeture.

Après trois semaines d’offensive médiatique, les forces de sécurité ont fermé le 24 février ce centre, vraisemblablement sur ordre du propriétaire, qui a expliqué à l’AFP qu’il ne « +tolérerait+ pas de telles activités » dans sa maison.

« On s’attendait à une vague d’homophobie, mais pas d’une telle ampleur », reconnaît Abdul-Wadud Mohammed, directeur des communications de LGBT Rights Ghana, dans une interview à l’AFP. « Nous communiquons depuis longtemps sur nos activités, mais ça n’était jamais devenu une question d’intérêt national. »

Depuis la fermeture de leur local, les 13 membres exécutifs, qui militaient d’habitude à visage découvert sur les réseaux sociaux, sont contraints de vivre reclus. « Nos noms et nos visages sont connus, nous recevons des menaces très précises. Nous ne sommes plus en sécurité », explique Abdul-Wadud Mohammed, 29 ans.